Les Marocains forment la troisième plus importante «communauté» de djihadistes en Syrie avec 1500 combattants, rapportait hier "bladi.net" faisant écho à un récent rapport de The Soufan Group (TSG), un centre de recherche stratégique domicilié à New York, spécialisé dans la fourniture au gouvernement US et aux multinationales des analyses sur la sécurité et les renseignements internationaux. La première place, selon le même rapport, est occupée par la Tunisie (3000 combattants) et la seconde par l'Arabie Saoudite (2500 combattants). Pour le déployement de ces jihadistes marocains, un reportage de Radio France International diffusé le 10 mai dernier rapportait que beaucoup d'entre eux combattent dans la brigade marocaine Harakat Sham al-Islam, alors que d'autres font partie des rangs du Front al-Nosra, branche officielle d'al-Qaïda en Syrie ou de son frère rival de l'Etat islamique en Irak et au Levant. Avec 1500 hommes, le Maroc dépasse largement plusieurs autres pays dont la Russie, qui compte 800 djihadistes, et la France qui en compte 700 et qui demeure le pays occidental dont sont partis le plus grand nombre de djihadistes. Elle est suivie de la Belgique et de l'Australie qui, chacun, comptent 200 combattants. Le pays qui compte le plus de musulmans au monde, l'Indonésie (12,7% des musulmans de la planète), compte entre trente et soixante djihadistes, c'est-à-dire 50 ou 25 fois moins que le Maroc. Les deux autres pays qui dénombrent le plus de musulmans, le Pakistan (11.0%), l'Inde (10.9%) et le Bangladesh (9.2%), ne recensent officiellement aucun djihadiste en Syrie, selon le rapport. Mais certains djihadistes sont originaires du Pakistan et du Bangladesh, précise "bladi.net" toujours sur la base du rapport qui ne cite pas leur nombre et affirme avoir tiré cette conclusion à partir de commentaires d'officiels et de «preuves dévoilées par les médias sociaux». En tout, le rapport pécise qu'«il serait raisonnable d'affirmer qu'il y a 12000 djihadistes étrangers en Syrie ». Donc, le Maroc a pourvu à environ 10% de ce nombre et plus de 58% des djihadistes viennent du Maroc, de la Tunisie et de l'Arabie saoudite réunis. Le rapport de 33 pages concerne également nombreux aspects, outre le nombre et l'origine des djihadistes étrangers en Syrie. Il indique par exemple que les nouvelles recrues n'ont quasiment aucune expérience de la guerre avant leurs arrivées. Certains sont d'abord entraînés en Libye, avant d'être envoyés au front. Le rapport souligne en outre que 6% des recrues venant d'occident sont «fraîchement reconverties».