L'opposition a déclaré, lundi 4 novembre à la Chambre des représentants, que le gouvernement d'Aziz Akhannouch «n'a tenu aucune de ses promesses concernant le taux de croissance, le soutien aux petites entreprises ou l'emploi», accusant le chef de l'exécutif de «népotisme tarifaire» incarné par une modification des droits de douane en faveur d'une élite restreinte «ce qui crée une distorsion de la concurrence sur le marché.» En favorisant certains importateurs au détriment d'autres, «les entreprises qui doivent faire face à des coûts accrus en raison de droits de douane élevés voient leur position affaiblie, ce qui peut entraîner une réduction de leur part de marché, des pertes d'emplois et une diminution des investissements», a déplore une membre du PJD. «Au-delà des conséquences économiques, une telle politique peut sérieusement entamer la confiance du public envers les institutions lorsque les citoyens perçoivent que des modifications réglementaires sont motivées par des intérêts personnels plutôt que par le bien commun», a déploré le parti islamiste. Aziz Akhannouch permet «à une minorité privilégiée d'accéder à des ressources économiques à moindre coût, cette pratique creuse le fossé entre les élites et le reste de la population et peut renforcer des logiques d'exclusion et de marginalisation», a-t-on précisé en marge de la séance mensuelle de questions au chef du gouvernement sur le commerce extérieur. Le label "Fabriqué au Maroc" en souffrance La députée Saloua Berrdiî a affirmé que le gouvernement avait échoué à atteindre une croissance de 4 % comme promis dans son programme. Elle s'est également interrogée, s'adressant à Akhannouch : «Où sont vos promesses de promouvoir le label "Fabriqué au Maroc" et de remplacer 34 milliards de dirhams d'importations par la production locale tout en créant 100 000 emplois ?» Elle a souligné que «le taux de chômage a atteint 13,6 %, un chiffre qui nous ramène 25 ans en arrière.» Pour elle, «vos politiques et vos mesures contredisent vos engagements à soutenir le commerce extérieur, ce qui fait perdre à notre produit national, à nos exportations et à nos entreprises de nombreuses occasions.» Elle a indiqué que «les entreprises nationales attendent toujours depuis trois ans la mise en œuvre des textes réglementaires liés au système de soutien visant à encourager la présence des entreprises marocaines à l'international.» Elle a poursuivi : «Vous persistez dans une politique de réduction sélective des droits de douane ou d'augmentation qui met en évidence des conflits d'intérêts et favorise votre entourage, vos proches, pour importer des marques mondiales, comme cela a été le cas dans la loi de finances 2024.» Elle a noté : «Cela s'est manifesté dans la loi de finances 2024 par une augmentation des droits d'importation de 30 à 40 %, au détriment de la compétitivité de notre produit national, de nos exportations et de nos entreprises.»