Le groupe djihadiste marocain «Harakat Sham al Islam» entre dans la nouvelle liste des organisations terroristes du Département d'Etat américain. Le groupe auparavant dirigé par le combattant marocain mort en Syrie, Brahim Benchekroun, figure dans cette liste avec «Jaish al Muhajireen wal Ansar», une organisation tchétchène. Le Département d'Etat américain vient d'actualiser la liste des organisations terroristes dans le monde. Pour la première fois, le groupe djihadiste marocain, ''Harakat Sham al Islam'' (HSI) y a été intégré. Le groupe anciennement dirigé par le djihadiste Marocain Brahim Benchekroun (Abou Hamza Al Maghribi), tué dans des affrontements à Lattaquié (Syrie), en avril dernier, apparaît aux côtés de l'organisation tchétchène ''Jaish al Muhajireen wal Ansar'' (Jamwa), gérée par un certain Salahuddin al Shishani. Cette liste comprend également une dizaine de combattants considérés comme terroristes, qui sont originaires d'Arabie Saoudite, de la Bosnie, de l'Albanie ou encore de la Somalie. Selon le Département d'Etat américain, Harakat Sham al Islam et Jaish al Muhajireen wal Ansar sont très liés au Front al Nusra pour le peuple du Levant, une organisation terroriste qui est devenue la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie. Les deux ont aussi des liens avec d'autres groupes djihadistes dans la même région. HSI est «une organisation terroriste marocaine opérant principalement en Syrie et composée de combattant étrangers», explique le D.E. D'après ce dernier, HSI «a mené des attaques terroristes et est impliqué dans des enlèvements de civils avec d'autres organisations extrémistes violentes en Syrie, comme le Front al Nusra». Trois anciens détenus marocains de Guantanamo à l'origine de Sham al Islam L'organisation était l'un des groupes rebelles qui avaient combattu pendant l'une des offensives à Lattaquié en août 2013, et durant laquelle des violations majeures des droits de l'homme ont été commises, ajoute le D.E dans un rapport. Pour Human Rights Watch, le groupe marocain avait bel et bien pris part aux affrontements avec les troupes de Bachar Al Assad, mais HRW ne pouvait confirmer s'il était directement impliqué dans les violations des droits de l'homme. En tout cas, selon HRW, l'implication directe des alliés de Sham al Islam (Front al Nusrah, l'Etat islamique d'Irak et du Sham, Ahrar al Sham, l'armée Muhajireen, et Suquor al Izz) dans ces «atrocités» était réelle. Selon le même rapport du D.E, HSI est né après la libération de trois Marocains qui avaient été arrêtés en Afghanistan en 2001 au lendemain de l'invasion américaine. Brahim Benchekroun (Abou Hamza al Maghribi), Mohamed Mazouz, et Ahmed Alami avaient été détenus à Guantanamo avant d'être libérés à la demande du Maroc en 2004. Selon le D.E, ils ont été relâchés «sans explication» une fois de retour dans leur pays. Pourtant, Benchekroun était décrit à Guantanamo comme l'une des têtes pensantes de de la Commission théologique du Groupe islamique des combattants marocains, une organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda. Mais cela n'a pas empêché sa libération par le Maroc. Lorsque le trio a été relâché , Benchekroun et Mazouz ont repris les activités terroristes (tentative de création d'une cellule au Maroc) avant d'être arrêtés et condamnés à nouveau en 2007. Une nouvelle fois, ils seront libérés après un court passage en prison. Comme Benchekroun, Alami a aussi été tué en août 2013 en Syrie, indique le D.E. Aujourd'hui, seul Mohamed Mazouz serait en vie et dirigerait Sham al Islam.