«Elève de la nature», Hindi Zahra est une artiste complète. Autodidacte, auteur et compositeur, c'est en janvier 2010 qu'elle se fait connaître avec l'album «Handmade». C'est dans le cadre de sa participation le dimanche 18 juillet au festival de Casablanca, qu'elle nous a permis d'en savoir un peu plus sur elle. Originaire de la région de Souss dans le sud du Maroc, elle grandit au sein d'une famille d'artistes berbères. Les voyages de son père militaire lui permettent de sillonner tout le royaume. C'est à la rencontre des gens, des différentes personnalités et au contact de la nature qu'elle crée son univers. En 1992, alors qu'elle n'a que 13 ans, le regroupement familial lui permet de rejoindre son père à Paris. Quelques années plus tard, le bac en poche, la voilà qui déniche son premier job au Musée du Louvre. Elle s'essayera par la suite au métier de choriste au sein d'un groupe hip hop. Mais ce petit rôle ne lui suffit plus, elle veut écrire, composer, et interpréter ses créations. En 2005 elle commence l'écriture de ses chansons. Elle en écrira dès lors une cinquantaine en 5 ans pour enfin voir, en janvier 2010 son travail récompensé. Plusieurs maisons de disques lui font des propositions mais c'est avec EMI Blue Note qu'elle signera. Son premier album est dans les bacs depuis janvier dernier. Il mêle Jazz et Blues, sur fond de musiques berbères. Elle choisit de chanter en deux langues. L'amazigh et l'anglais. L'amazigh en réponse à la culture dont elle est originaire et l'anglais parce que pour elle c'est la seule langue qui dit tout, qui va réellement à l'essentiel. Les deux titres phares de l'album sont «Oursoul», chanté en berbère et «Beautiful tango». Ce dernier totalement interprété en anglais lui vaudra une très belle critique de la revue anglaise The Wire qui fait d'elle «la fille spirituel de Billie Holiday». Son inspiration? Elle l'a puise autant dans du Gnaoua que dans du Bob Marley. C'est sa famille d'artistes qui lui permet d'avoir aujourd'hui ce style particulier. Sa mère était fan des Beatles, tandis que ses oncles formaient le groupe chleuh Oudaden. Blues, jazz, berbère, autant de termes qualifiant sa musique. Le mélange des genres, des langues sans fausses notes lui permet de transporter son public vers son univers. Pour le mener à créer sa propre expression libératrice. Ayant participé, dimanche, 18 juillet, au festival de Casablanca au côtés de grands artistes de la scène internationale, en phase de préparation de sa tournée avec notamment la ville de Fez pour octobre prochain, Hindi Zahra ne s'arrête pas là. La musique est un art qui se construit à plusieurs, mais pour se retrouver, l'artiste à besoin d'un art qui la «recentre sur elle même». C'est la peinture qu'elle qualifie de «médiation active» qui lui procure ce bien-être, comme une pause dans le tourbillon du succès. C'est le soir, «seul et dans le silence», qu'elle peint. Elle vient de débuter deux tableaux et c'est elle qui a dessiné la pochette de l'album. A ce jour, une exposition future reste encore incertaine. Mais l'artiste nous promet encore de nombreuses surprises.