Le discours prononcé par le président américain Barack Obama à l'Université du Caire en 2009 devait marquer une nouvelle ère dans les relations entre les Etats-Unis et le monde arabe. Cinq ans plus tard, une agence américaine spécialisée dans le sondage d'opinion a voulu savoir ce que pensaient les arabes de la politique menée depuis par Washington dans les différents conflits qui minent la région. En Syrie comme en Palestine, l'action américaine est généralement mal perçue. Détails. Après le discours d'Obama au Caire en 2009 qui devait marquer une nouvelle ère dans les relations arabo-américaines, la majorité des pays arabes étaient «plein d'espoir». C'est ce que révèle un sondage réalisé par l'agence américaine spécialisée Zogby Research Services dans quelques Etats de la région MENA : la Palestine, le Maroc, l'Egypte, la Jordanie, le Liban, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis (EAU). Les affaires syriennes ne regardent pas les Etats-Unis Dans chacun de ces pays, 800 à 1000 personnes ont été interrogées en mai dernier. Ces citoyens estiment - pour la plupart - les relations avec les Etats-Unis importantes. C'est notamment le cas de 88% des Marocains sondés. Une grande partie d'entre eux jugent cependant que l'administration Obama tente de les maintenir au beau fixe, «sans être efficace» pour l'instant, indique le rapport de Zogby. De manière générale, les ingérences américaines dans le monde arabe ne sont pas du goût des populations interrogées. Au Maroc où le sondage a couvert neuf villes (Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, El Jadida, Meknès, Kenitra, Tanger, et Oujda), 70% des répondants pensent que les «Etats-Unis doivent laisser la Syrie tranquille, parce que ce ne sont pas leurs affaires». Idem pour les Libanais (70%) et les Jordaniens (54%). Seuls les Egyptiens et les Palestiniens sont plus favorables vis-à-vis d'une intervention américaine dans le conflit syrien. Toutefois, en cas de maintien des Etats-Unis, la majorité des sondés estiment que toute intervention armée directe de la part de Washington est à bannir. L'occupation israélienne en Palestine perçue comme un obstacle à la paix en région MENA L'autre gros dossier qui fâche est celui de la Palestine. Selon la plupart des sondés, tout pays confondu) l'exception des EAU, l'occupation israélienne en Palestine est «le plus grand obstacle à la paix et la stabilité dans le monde arabe». De plus, ils «n'ont pas confiance» en l'impartialité de l'administration Obama dans les négociations liées au conflit israélo-palestinien. Concernant l'Iran, les Egyptiens et les Emiratis sont les seuls à afficher une forte confiance en l'aboutissement des négociations entamées par les Etats-Unis. En revanche, les Marocains (88%), les Libanais (87%), les Jordaniens (71%), les Saoudiens (58%) sont sceptiques, tandis que les Palestiniens restent partagés. Pour ce qui est de l'Egypte, la majorité des sondés estiment que Washington a témoigné un fort soutien à Hosni Moubarak, contrairement à Mohamed Morsi. Mais, ils restent partagés quant au soutien américain à l'actuel gouvernement de transition. 90% des Marocains contre l'intervention de Washington pour le retour de la paix dans la région Actuellement, la plupart des pays arabes concernés par le sondage de Zogby Research Services, n'approuve pas l'intervention des Etats-Unis pour le retour de la paix et la stabilité dans le monde arabe. Les Saoudiens (98%) et les Marocains (90%) sont les plus nombreux à s'y opposer. Ces derniers sont plutôt favorables à la contribution de l'Arabie Saoudite, considéré comme un leader dans la région MENA. Le grand espoir que ressentait le monde arabe au lendemain du discours de Barack Obama semble s'être effrité. De loin, Bill Clinton est le président américain dont la politique dans le monde arabe a été la plus appréciée, tandis que celle de Georges Bush jouit d'une image très négative. En revanche, les avis sont partagés quand il s'agit l'actuel président. A titre d'exemple, 23% des répondants marocains seulement apprécient la manière dont il gère les relations avec le royaume chérifien.