Depuis le 3 mai, de nombreuses femmes ont décidé de s'afficher les cheveux découverts sur les réseaux sociaux, en réponse aux sévères restrictions imposées par la République islamique d'Iran. Depuis le début du mois, des dizaines d'Iraniennes ont bravé l'interdit en posant, le visage découvert, à travers des photos publiées sur Facebook, pourtant censuré dans le pays. Les "selfies" de jeunes filles, mères, ou grands-mères, la tête nue, innondent la page facebook du mouvement "Libertés furtives des femmes iraniennes". Lancé le 3 mai dernier par la célèbre journaliste Masih Ainejab, exilée au Royaume-Uni, le groupe compte déjà 114 000 abonnés, et autant de "likes". Ainsi, on voit des femmes se baladant leur voile islamique à la main dans toutes les villes du pays. De Persépolis à la ville sainte de Qom, le mot d'ordre est le même : défier les autorités iraniennes. Le voile : un geste systèmatique Depuis 1979, date de l'avènement de la République Islamique d'Iran, toutes les filles ont pour obligation de porter le voile dans les lieux publics, sous peine de représailles. Oser retirer son voile est puni par la loi d'une simple réprimande, à des coups de fouet. Pour les trois quarts d'entre elles, nées sous le régime religieux en place, le port du voile est devenu un geste automatique et quotidien. Les femmes le portent dans toutes les circonstances, y compris à domicilie, en présence d'un homme n'appartenant pas à leur famille. Une répression en marche Suite à la publication de "ces photos", les autorités iraniennes ont décidé de monter au créneau. La police des moeurs, constituée de "bassijis", a été renforcée dans toutes les villes d'Iran. Une campagne de dénigrement a été mis en place par le régime à l'encontre de Masih Ainejab, considérée comme "anti-révolutionnaire". Mercredi 7 mai, un groupe de "bassijis" s'est réuni dans le centre de Téhéran pour manifester en faveur du respect des codes vestimentaires islamiques, dont le port du hidjab, avec pour slogan : "morts à celles qui n'ont pas de hijab!".