Une délégation d'eurodéputés pro-Polisario comptait se rendre à Laâyoune pour une visite prévue du 9 au 12 avril. Les autorités marocaines ne l'ont pas entendu de cette oreille et ont interdit le voyage. A une semaine du début des discussions au conseil de sécurité sur une nouvelle résolution sur le Sahara, cette décision pour être problématique pour le Maroc. Détails. Le Maroc a interdit la visite d'une délégation de quatre parlementaires européens au Sahara occidental, prévue du 9 au 12 avril. L'annonce a été faite par le parti espagnol d'extrême gauche, Izquierda unida (Gauche unifiée) connue pour être un grand partisan du Polisario. Un déplacement qui ne répond pas aux critères établis par les autorités marocaines. Celui-ci est en effet uniquement organisé par des membres de l'«Intergroupe paix pour le peuple du Sahara occidental». Mais Rabat exige que la composition de ce genre de délégations se rendant au Sahara soit équilibrée et représentative des différents groupes au Parlement européen. Visiter les détenus de Gdim Izik à la prison de Salé Sur l'agenda des quatre députés figurait notamment un rendez-vous, à Laâyoune, avec Aminatou Haidar, la présidente de l'association CODESA. D'ailleurs, au moment de l'annonce de la visite, il y a une semaine, elle se trouvait au parlement européen. Il s'agit d'une escale traditionnelle pour toutes les missions internationales dans la région. Les partisans du Polisario au Parlement européen souhaitaient également se rendre à la prison de Salé. Ils devaient y rencontrer tous les détenus, au nombre de 23, condamnés dans le cadre de l'affaire de Gdim Izik. Le programme des eurodéputés prévoyait aussi des entrevues avec les familles des disparus sahraouis et une visite à la prison de Laâyoune. Le timing dérange A une semaine du début des négociations au conseil de sécurité sur une nouvelle résolution sur le Sahara, le timing de ce déplacement ne sert, en aucun cas, les intérêts du royaume. Pire, il ne fera que donner davantage d'arguments et assez de temps d'antenne sur les chaînes étrangères, notamment espagnoles, aux pro-Polisario pour tirer à boulets rouge sur la politique marocaine dans la région. Il faut dire que l'alignement des eurodéputés de l'Intergroupe paix pour le peuple du Sahara occidental sur les thèses du Polisario ne joue guère en leur faveur auprès des autorités marocaines. En octobre dernier, sous la direction de l'Espagnol Willy Meyer, membre d'Izquierda unida, ils avaient même demandé au parlement européen d'envoyer une mission d'investigation à Dakhla sur des présumés violations des droits de l'homme, requête finalement rejetée. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que ce collectif a des soucis avec les autorités marocaines. Le 6 mars 2013, Rabat avait en effet expulsé quatre eurodéputés appartenant audit Intergroupe.