C'est la première percée diplomatique du Maroc sur le dossier du Sahara au Parlement européen. Bien guidé par le président du Groupe d'amitié UE/Maroc au PE, le Français Gilles Pargneaux, des eurodéputés de gauche ont visité le Sahara sans rencontrer les détenus pro-Polisario à la prison de Laâyoune. Grincements de dents chez les amis d'Aminatou Haidar et au Polisario. Une délégation d'eurodéputés membres du groupe des sociaux-démocrates s'est rendue au Sahara. Pour une fois, les autorités marocaines sont satisfaites de ce déplacement. Et pour cause, les parlementaires ont accordé du temps aux associations unionistes et aux représentants de Rabat. Ils ont eu également des entretiens avec les associations partisanes du Polisario. Même la visite, hier, qu'ils ont effectuée à la prison de Laâyoune s'est déroulée comme le souhaitait la partie marocaine. Les eurodéputés de gauche ont savamment évité de demander à la direction du centre pénitencier d'auditionner des détenus proches du Polisario. Ce que d'ailleurs, l'association CODESA (Collectif des défenseurs des droits de l'Homme au Sahara occidental), présidée par Aminatou Haidar, a relevé, dans un communiqué, mais dans des propos très timorés. Succès du lobby marocain au parlement européen Le 3 février, le président de la Chambre des conseillers, le Saharaoui Mohamed Cheikh Biadillah, remettait, sur instructions du roi Mohammed VI, au président du Groupe d'amitié UE/Maroc au PE, le Français Gilles Pargneaux, les insignes de Commandeur du Ouissam Alaouite. Depuis, l'homme s'active à mieux défendre les intérêts du Maroc au PE. Son blog, est l'adresse indiquée pour prendre des nouvelles du Groupe. La visite de cette délégation au Sahara marque la première grande réalisation de cette instance, créée en janvier. Avant de se rendre au Sahara, les parlementaires européens ont fait, vendredi et samedi une escale à Rabat au cours de laquelle, ils ont eu des entretiens, notamment avec le ministre délégué aux Affaires étrangères, Youssef Amrani, Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah, respectivement président de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers. Le Maroc renverse la vapeur En Mars dernier, Rabat expulsait quatre eurodéputés, membres de l'«Intergroupe sur le Sahara occidental» qui s'apprêtaient à se rendre au Sahara. Au lendemain de cette décision, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi annonçait, lors d'un point de presse que, c'est le groupe d'amitié Maroc/UE au PE qui supervisera les prochaines visites des eurodéputés «dans le royaume comprenant les provinces sahariennes», relevant que la composition de futures délégations européennes devraient intégrer les différentes sensibilités et composantes du PE.