Même si Rabat a expulsé, le 6 mars, quatre eurodéputés qui souhaitaient se rendre au Sahara, voilà que d'autres membres du parlement de Strasbourg caressent le même objectif. Une délégation d'eurodéputés s'apprête à se rendre au Sahara dans le cadre d'une mission d'enquête sur la situation des droits de l'Homme. Il s'agit, cette fois, de membres du groupe de l'alliance progressiste des socialistes et démocrates au parlement européen. La date de cette visite n'est pas encore annoncée, mais le président des S&D, l'autrichien Swoboda Hannes, a déjà adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères l'informant de ce projet. L'autorisation du département de Saâd Dine El Otmani est le sésame qui ouvre à cette délégation la porte d'entrer au territoire marocain. Mais il s'avère que l'ambassadeur du royaume auprès de l'Union européenne, Menouar Alem, a déjà pris les choses en main. Dans une correspondance, datant du 5 mars, destinée au président du groupe des sociaux-démocrates, il lui a clairement indiqué que le déplacement de la délégation au Sahara n'est pas le bienvenu. Et pourtant Swoboba Hannes n'a pas des positions très hostiles à l'égard du Maroc comme c'est le cas de l'Espagnol Willy Meyer, c'est du moins ce qu'affirme la MAP. La semaine dernière une dépêche de l'agence officielle annonçait qu'a l'issue des entretiens, à Bruxelles, entre le n°2 de la diplomatie marocaine, Youssef Amrani, et le président du groupe des S&D, l'autrichien aurait salué et le plan d'autonomie, lequel, selon lui «garantit les droits de la population locale à un compromis et une solution à la question du Sahara» et « le processus de démocratisation et les reformes en cours au Maroc ainsi que le niveau de la coopération et des relations entre le Royaume et l'Union européenne». Rabat veut une délégation équilibrée du Parlement Européen Le 6 mars, les autorités marocaines ont expulsé quatre eurodéputés membre de l'Intergroupe sur le Sahara occidental de se rendre au Sahara. Eux, également caressaient le même objectif, à savoir évaluer sur place le respect par Rabat des droits de l'Homme. Au lendemain de cette interdiction, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a qualifié cette décision de «souveraine». Et d'annoncer que le groupe d'amitié parlementaire Maroc-UE, fraichement constitué, compte organiser prochainement une visite d'eurodéputés «dans le royaume comprenant les provinces sahariennes, relevant que la composition de cette délégation européenne intègre les différentes sensibilités et composantes» du PE. Rabat veut confier au groupe d'amitié parlementaire Maroc-UE, présidé par le Français, Gilles Pargneaux, la mission de coordonner et surtout de canaliser les visites des eurodéputés au Maroc. Il faut dire que l'homme ne ménage pas ses efforts. Le 7 mars, il a organisé au siège du PE, une conférence de presse sur le procès Gdim Izik. Et le 19 février, il évoque le détournement des aides de la Commission européenne à la population des camps de Tindouf.