Le Parlement européen doit s'engager en faveur d'un règlement du conflit du Sahara compte tenu des risques de fraudes à Tindouf et de la menace terroriste dans la région, a affirmé l'eurodéputé socialiste Gilles Pargneaux. "Entre risques de détournements de l'aide humanitaire à Tindouf et menaces terroristes plus au sud avec AQMI, le Parlement européen doit s'engager en faveur d'un règlement du conflit du Sahara", a déclaré mardi M. Pargenaux, à la veille de la visite qu'il entend effectuer au Maroc jusqu'au 10 avril à la tête d'une délégation d'eurodéputés. En tant que président du groupe d'amitié UE-Maroc au Parlement européen, "c'est ce que je souhaite favoriser", a souligné l'eurodéputé français qui a toujours soutenu que le plan d'autonomie soumis en 2007 par le Maroc aux Nations-unies pour régler définitivement le différend régional autour du Sahara demeure à l'heure actuelle "la meilleure proposition sur la table des négociations". M. Pargneaux a fait savoir que le Sahara sera au centre des échanges qu'auront les membres de la délégation parlementaire européenne avec les responsables marocains et certains acteurs politiques et associatifs à Rabat et à Laâyoune. Et pour cause, a-t-il expliqué, un récent rapport de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) a jeté une lumière crue sur le conflit du Sahara et sur les dérives qu'il peut engendrer, notamment dans le détournement de l'aide humanitaire internationale destinée aux camps de Tindouf. Les discussions porteront aussi sur le renforcement du partenariat stratégique et privilégié liant le Maroc et l'UE, a-t-il ajouté, relevant que le dernier rapport de suivi de la Politique européenne de voisinage rendu public fin mars, souligne une fois de plus la relation particulière et d'excellence entre les deux Partenaires et dont le statut avancé est le meilleur symbole. Le parlementaire européen a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance pour les eurodéputés d'avoir une vision concrète des avancées démocratiques et économiques du Maroc et de constater les nombreux domaines où l'Europe accompagne financièrement le Royaume. "Le Maroc est une vitrine démocratique pour le monde arabe et nous devons n'avoir de cesse de le mettre en exergue ici en Europe", a-t-il insisté. C'est pourquoi cette mission parlementaire européenne est composée de députés de toutes tendances politiques confondues qui relayeront auprès de leurs Groupes l'effort et l'engagement du Maroc sur la voie de la démocratie, de l'Etat de droits et du respect des droits de l'Homme, a-t-il affirmé.