Sous la pression internationale, les autorités marocaines n'ont pas expulsé une délégation de parlementaires espagnols en déplacement au Sahara occidental. Ils sont dans la région en réponse à une invitation d'Aminatou Haidar. A peine arrivés à Laâyoune, ils comptent, déjà, une réunion dans la soirée d'hier, avec le bureau exécutif de l'association CODESA, présidée par Aminitou Haidar. Eux, ce sont des parlementaires espagnols : Jon Inarrito Amaiur et Joan Baldoui Rada, du parlement régionale basque, Joan Josep Nuet, du parlement catalan et le sénateur Jokin Bildaratz Sorron qui ont atterri, quelques heures auparavant à l'aéroport de Laâyoune. Les entretiens auxquels a assisté, également, le président d'Amnesty international, ont duré environ une heure et demi. Priorité accordée aux enseignes pro-Polisario Ce lundi, sur l'agenda de la délégation ibérique figure des entretiens avec le bureau d'une autre ONG concurrente de CODESA, bien qu'ellees soient toutes les deux pro-Polisario, il s'agit de l'Association sahraouie des victimes de violations des droits de l'Homme, présidée par Brahim Dahan. Ils auront, également, des contacts avec la coordination des familles des détenus de Gdim Izik, du comité de défense du droit à l'autodétermination, présidé par Mohamed Daddach et la confédération syndicale des travailleurs sahraouis dirigé par Sid Ahmed Daya. Toutes ces enseignes soutiennent le Polisario. Les parlementaires espagnols tiendront également une réunion avec le chef du personnel de la Minurso, Alexander Ivanko. Pour leurs dernières heures au Sahara, ils les ont réservées à des rencontres, purement protocolaires, avec les représentants de l'administration marocaine. D'habitude, Rabat expulse ce type de délégation Sous la pression internationale, Rabat a dû se raviser et ne pas expulser cette délégation. Et pour cause, cette visite, de trois jours, n'a été ni coordonnée avec le parlement espagnol ni avec les autorités marocaines mais seulement avec Aminatou Haidar, d'ailleurs s'ils sont dans la région c'est en réponse à l'invitation de cette dernière, pour «avoir des informations de première main» sur la situation des droits de l'Homme dans la province. Le Maroc doit s'attendre, à la fin de ce déplacement, à un autre rapport sévère contre lui. Ces députés appartiennent à l' «intergroupe parlementaire d'amitié avec le Sahara occidental». Le 6 mars dernier, le royaume n'avant pas hésité à expulser quatre eurodéputés qui s'apprêtaient à se rendre au Sahara. A l'époque, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, justifiait une telle mesure par l'existence d'«un cadre institutionnel entre le Maroc et l'UE d'une façon générale, et entre les parlements européen et marocain plus particulièrement, qui régit ce genre de questions». Hier, les présidents des deux chambres du parlement marocain, Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah, n'ont pas dénoncé, dans leu communiqué, la visite de la délégation espagnole mais simplement déplorer qu'elle «ne s'inscrit pas dans le contexte de relations de coopération entre les deux institutions législatives de deux pays». Du coup, pour eux, ce voyage «est une initiative individuelle de ces parlementaires».