La visite de Christopher Ross au Maroc s'achèvera cet après-midi. Le médiateur américain a consacré, la grande partie d'hier, aux ONG proches du Polisario. Demain, il se déplacera aux camps de Tindouf où il séjournera jusqu'au mercredi 7 novembre. Christopher Ross est encore au Maroc. Sa prochaine destination : les camps de Tindouf. Hier à Laâyoune, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara a eu, au siège de la MINURSO, des entretiens avec des représentants de quatre associations totalement acquises aux thèses du Polisario. C'est la première fois qu'un médiateur de l'ONU au Sahara rencontre les polisariens de l'intérieur à Laâyoune. Osera-t-il faire la même chose avec les détracteurs de Mohamed Abdelaziz ? La réponse nous la saurons mercredi prochain, date de la fin de son séjour dans les camps. Ross a consacré la matinée du jeudi, et plus précisément de 9h à 11h, à l'ONG CODESA (Collectif des défenseurs des droits de l'Homme au Sahara), la plus connue, présidée par la très médiatisée Aminatou Haidar. «Nous lui avons parlé de la flagrantes situations des droits de l'Homme au Sahara occidental occupée et des attaques quotidiennes que subissent sa population», indique Mme Haidar au journal espagnol ABC. Dans l'après-midi, et également pendant deux heures, Christopher Ross a pris langue avec une autre ONG, une antenne locale du Polisario, ASVDH (Association sahraoui de victimes de violations des droits de l'Homme). Brahim Dahane, un de ses dirigeants, dans des déclarations à ABC, précise que l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme était au cœur des discussions. «Nous avons montré à l'envoyé de l'ONU que dans cette ville (Laâyoune, ndlr) manifester pacifiquement dans cette ville, relève de l'impossible». Rendez-vous est donné aux unionistes, cette après-midi Même si son agenda est très chargé, Ross a consacré quelques heures aux autorités locales de la ville, tous sahraouis. Il s'est entretenu avec le wali de la région, Khalil Dkhil et le maire de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid. Dans l'après-midi de ce vendredi, des sources locales, nous confient que le médiateur américain aura des rendez-vous avec des représentants de la société civile en faveur de la marocanité du Sahara dont le plus important est celui avec la députée du PPS, Gajmoula Ment Abi, une ancienne cadre du Polisario rentrée au royaume en 1991. Elle jouit d'une certaine popularité au Sahara grâce, notamment, à ses positions dénonçant l'usage de la force contre les manifestants sahraouis. Demain, Christopher Ross est attendu dans les camps de Tindouf. Une visite qui se prolongera jusqu'au mercredi 7 novembre. Ross s'entretient avec Omar Hadrami Avant de s'envoler vers Laâyoune, Christopher Ross a eu des entretiens avec Omar Hadrami, un des membres fondateurs du Polisario, rentré au Maroc en 1989. Actuellement, il est gouverneur au ministère de l'Intérieur. C'est également la première fois que l'envoyé personnel de Ban Ki-moon prend langue avec des anciens cadres du Polisario. Avant de couper le cordon ombilical avec ses anciens camarades des camps de Tindouf,il occupait le poste de représentant du Front auprès des Nations Unies. Les relations entre Hadrami et Ross remontent, en effet, aux années 70. A l'époque, l'Américain était diplomate à l'ambassade de son pays à Alger. La rencontre avec Hadrami et celle d'aujourd'hui avec Gajmoula Ment Abi permettent au moins de donner davantage de crédits aux positions marocaines. En plus d'être sahraouis, ils avaient l'expérience d'être passés par l'autre côté.