L'envoyé spécial onusien chargé du dossier saharien a entamé vendredi dernier, à Laâyoune, de multiples rencontres avec les autorités locales, les élus, les chioukhs de tribu et plusieurs organisations de la société civile. L'arrivée de Christopher Ross à Laâyoune a coïncidé avec la diffusion à grande échelle de certaines rumeurs faisant état d'une nouvelle proposition de solution que le diplomate américain aurait apporté dans ses valises. Mais dans une déclaration à l'agence espagnole EFE, Ross a démenti, samedi, les allégations selon lesquelles il penche désormais pour une sorte fédération ou confédération entre le Maroc et son Sahara ! «Il n'y a aucune nouvelle proposition en vue», a-t-il dit affirmé à un journaliste espagnol, mais l'objet de l'actuelle tournée reste la «relance des négociations directes en vue de la recherche d'une solution durable et mutuellement acceptable par toutes les parties». Cette mise au point complète la précédente qu'il a déjà faite il y a quelques jours, et selon laquelle aucune solution ne sera imposée pour la résolution du conflit saharien. Après avoir donc recadré l'objet de son actuelle mission, l'émissaire onusien s'est rendu samedi à la Wilaya de Laâyoune où il a eu une entrevue avec le wali de la région, Khalil Dkhil, ainsi que des centaines d'élus et de chefs de tribu. Tous ont exprimé à C. Ross leur attachement au projet d'autonomie, un projet a l'élaboration de laquelle ils ont activement participé par le biais du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS). C'est dans ce sens que Hamdi Ould Errachid, président de la région Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, a déclaré que «le projet d'autonomie est l'unique solution qui garantisse à tous les Sahraouis, y compris ceux actuellement séquestrés à Tindouf, sécurité, dignité et quiétude, en leur offrant la possibilité de gérer directement leurs propres affaires. Ce projet d'autonomie émane de la conviction des Sahraouis quant aux liens indéfectibles d'allégeance les liant au Trône alaouite». Hamdi Ould Errachid a mis en exergue le développement tous azimuts qu'ont connu les provinces du sud ces dernières années, tant au niveau du processus de modernisation socio-économique qu'à l'échelle de construction démocratique. C'est d'ailleurs ce climat démocratique qui a permis à Christopher Ross de rencontrer, au siège de la Minurso à Laâyoune, quatre membres du collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme(Codesa), menés par la séparatiste Aminatou Haidar. Ces derniers ont centré cette entrevue sur le dernier procès du groupe de Gdeim Izik, un procès sur lequel tout a été déjà dit. D'autres défenseurs des droits de l'Homme dans les provinces du sud leur ont rapidement donné la réplique, en exprimant à Christopher Ross leur totale condamnation des violations graves des droits de l'Homme que continuent à subir les séquestrés des camps de Tindouf. Qu'il s'agisse de Dahi Agay, président de l'association des disparus victimes du «polisario» et l'un des anciens prisonniers dans les camps de Tindouf, ou d'Ahmed Khyar, président de l'association «Alouahda» pour la défense du droit des séquestrés au retour à la Mère patrie... les militants sahraouis unionistes ont réaffirmé la nécessité de lever le blocus auquel sont soumises les populations séquestrées à Tindouf et ont renouvelé leur attachement au projet d'autonomie comme unique solution au conflit saharien artificiel.