Les demandes des Sahraouis observant un sit-in ouvert devant la délégation du HCR dans les camps de Tindouf, ont enfin trouvé une écoute attentive au sein du HCR. Toutefois, l'organisme onusien aura-t-il assez de pouvoir pour répondre aux doléances de ces jeunes, sans froisser le Polisario et Alger ? Le sit-in ouvert des jeunes de Tindouf devant le siège du HCR, est toujours d'actualité. Le mouvement de protestation qui entame son deuxième mois a contraint les représentants du Haut-commissariat aux réfugiés, à Alger, de prendre langue avec les manifestants. Cette réunion intervient après plusieurs demandes exprimées par les Sahraouis. Les jeunes ont sollicité l'obtention de documents écrits attestant qu'ils ont, bel et bien, le statut de réfugiés, tel qu'il est reconnu par la convention de Genève de 1951. Camps des Tindouf, l'exception pour le HCR Des sources à Laâyoune nous ont confié qu'il est peu probable que le HCR réponde positivement à cette doléance. Et pour cause, «les camps de Tindouf constituent une exception au niveau mondial. C'est, en effet, le seul camp de réfugiés où le HCR n'est pas autorisé à recenser les habitants ni à leur distribuer, directement, les aides. Toutes les demandes formulées, depuis 1979 en ce sens, avaient essuyé un net refus de la part de la direction du Polisario et des autorités algériennes», expliquent-elles. Pour rappel, les deux dernières résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental ont invité le HCR à effectuer un enregistrement de la population des camps, sans que la moindre initiative n'ait été prise pour l'opérationnalisation de ces deux recommandations. Les jeunes exigent la libre circulation et le droit de travailler pour les habitants Le cahier revendicatif des jeunes comprend le droit de bénéficier de la libre circulation. Une demande parfaitement en phase avec l'actualité des camps, marquée par le renforcement des mesures de surveillance de l'armée algérienne, des déplacements des sahraouis, notamment vers la Mauritanie. Les jeunes organisateurs du sit-in ont, également, exigé des représentants du HCR d'assurer à la population l'accès au travail. A défaut de trouver des emplois dans les différentes instances du Polisario, les jeunes optent pour le commerce. Une activité à haut risque pour la majorité des habitants dépourvue de relais au sein de la direction du Front. La fin tragique de deux jeunes commerçants sahraouis tués par l'armée algérienne, début janvier, en est d'ailleurs, le meilleur exemple. A l'issue des entretiens avec les manifestants, les fonctionnaires du HCR ont promis d'examiner les demandes. Toutefois, leur marge de manœuvre est très réduite. Dans les camps de Tindouf, le HCR n'est pas le maître des lieux.