Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, l'ancien inspecteur général de la police du polisario a passé au crible les déclarations d'un diplomate algérien ayant qualifié son pays de terre hospitalière pour avoir accueilli «un nombre considérable de sahraouis pendant plus de 44 ans». L'ancien officier du polisario, Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, a désavoué ouvertement les déclarations d'un diplomate algérien qui a qualifié son pays de « terre hospitalière » pour les Sahraouis. Le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, Rachid Baladhan, a déclaré que l'Algérie est une « terre hospitalière », ouvrant ses portes à « des individus et des groupes de femmes et d'hommes cherchant la liberté et la dignité ». Le diplomate algérien a fait ces commentaires lors de la 70ème session du comité exécutif du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) qui se réunit une fois par an à Genève pour évaluer et approuver les programmes et budgets du HCR . Le diplomate algérien a déclaré que son pays accueillait «un grand nombre de sahraouis» depuis plus de 44 ans, faisant allusion à la population vivant dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien. Cette déclaration a provoqué une vive réaction de Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud , qui a récemment critiqué l'Algérie et le Front polisario pour les violations contre les droits de l'Homme perpétrées contre les Sahraouis vivant dans les camps. Le jeudi 9 octobre, le militant sahraoui a condamné le diplomate algérien pour la déclaration qui louait les efforts de l'Algérie en faveur des militants sahraouis. « Les Sahraouis étaient-ils démunis avant de demander refuge en Algérie? », s'est exclamé, indigné, le militant sahraoui. En réponse aux affirmations du diplomate algérien, Mustafa Salma a ajouté que « la liberté des Sahraouis sur le sol algérien était conditionnelle, restrictive et enchaînée par le bon vouloir des autorités ». « La liberté de circulation des Sahraouis sur le territoire algérien est interdite sans l'autorisation de l'armée algérienne. » a-t-il ajouté. Si l'un des Sahraouis se voit accorder un laisser-passer, selon le militant, le mouvement reste toujours limité, soumis « à un objectif spécifique, dans un lieu et pour une période déterminés». Le militant a également condamné la mise en demeure imposée aux Sahraouis par l'Algérie, soulignant que chaque réfugié dans les camps veut « savoir comment obtenir un passeport de l'administration algérienne ». Moustapha Salma a également souligné les contradictions dans la déclaration du diplomate algérien concernant la dignité. Le militant a déclaré que les Sahraouis se voient refuser le droit de travailler dans les institutions algériennes. و هل عرف الصحراويون التسول قبل لجوئهم الى الجزائر؟قال السفير الجزائري: ان الجزائر على مر الزمن كانت دائما أرض مضيافة،… Publiée par Mustafa Salma sur Jeudi 10 octobre 2019 Il a décrié cette politique, affirmant que le refus de l'Algérie d'accorder aux résidents du camp de Tindouf le droit de travailler les forçait à être dépendants de l'aide internationale et de la charité. « Mendier est certainement incompatible avec la dignité » a-t-il dit, révolté. Les commentaires de Mustafa Salma font suite à un rapport rédigé par António Guterres, secrétaire général des Nations unies, sur la situation au Sahara, qui a été soumis au Conseil de sécurité le 10 octobre. Dans son rapport, António Guterres a mis en garde contre la situation alarmante dans les camps de Tindouf, invoquant la malnutrition et l'anémie comme principales sources d'inquiétude.