Le Comité d'action pour la libération de Mustapha Salma affirme que ce militant sahraoui ne pourra pas continuer à supporter la situation de black-out plus longtemps. Le règlement définitif du cas de Mustapha Salma accuse toujours du retard. Plus d'un mois après avoir été remis au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Nouakchott, le militant sahraoui, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, n'a pas encore pu rejoindre sa famille à Tindouf. Le Comité d'action pour la libération d'Ould Sidi Mouloud (CALMS) s'est dit, dimanche 2 janvier, inquiet de ce retard. Le Comité d'action affirme, dans ce cadre, que Mustapha Salma attend toujours de rejoindre sa famille dans les camps de Tindouf en Algérie. Cet ex-cadre du Polisario, ancien inspecteur général de la police du front séparatiste, avait été remis au HCR, mercredi 1er décembre 2010, pour un entretien en tête-à-tête et confidentiel avec le représentant du HCR, au sujet de ses choix de son pays de résidence après près de trois mois de séquestration par les services de renseignement algériens. «Si Ould Sidi Mouloud n'a pas, à ce jour, eu d'activité publique ni fait de déclarations à la presse, contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias, c'est d'une part par respect au pays de transit et d'autre part pour donner au HCR suffisamment de temps pour régler son cas», révèle le CALMS dans son communiqué. Le Comité d'action souligne, par ailleurs, que «Mustapha Salma ne pourra pas continuer à supporter cette situation de black-out plus longtemps». Le CALMS remercie en outre «les autorités et les médias marocains, ainsi que tous les pays, les instances internationales et les ONG ayant contribué à la libération d'Ould Sidi Mouloud des geôles du Polisario, où il était détenu depuis le 21 septembre 2010, et les appelle à poursuivre leur soutien pour le règlement définitif de ce cas humanitaire». Même son de cloche auprès de la famille d'Ould Sidi Mouloud à Smara. «Mustapha Salma n'a aucun problème. C'est le HCR qui n'a toujours pas trouvé de solution à ce cas humanitaire. Le retard est ainsi à imputer au HCR», souligne Houria Ould Sidi Mouloud, sœur de Mustapha Salma, dans une déclaration à ALM. «Le black-out médiatique dont fait actuellement l'objet Mustapha Salma résulte du fait que mon frère tient à respecter son engagement envers le HCR et respecte l'Etat sur le territoire auquel il se trouve, à savoir la Mauritanie. C'est la raison pour laquelle il s'abstient de donner des déclarations à la presse ni d'entreprendre des activités publiques. Mais cette situation ne doit pas durer indéfiniment», précise Mme Houria. La sœur de Mustapha Salma affirme que son frère n'a pas encore informés les membres de sa famille à Smara au Maroc de son choix de son pays de résidence. «Nous avons contacté Mustapha Salma il y a deux jours. Il ne nous a pas encore informé de son choix du pays de la résidence. Il se peut qu'il optera pour le retour aux camps de Tindouf pour retrouver sa femme et ses enfants. Mais, son retour aux campements s'avère impossible pour les raisons qui sont connues de tout le monde. Ainsi, nous voulons bien qu'il regagne sa famille au Maroc et vivre dans la sérénité. Le calvaire de Mustapha Salma a trop duré. Nous sommes fatigués et lui aussi. Il est temps que cette affaire soit réglée définitivement», conclut-elle. «Mustapha Salma est actuellement un peu confus. D'une part, il est conscient du fait que son retour à Tindouf s'avère une solution irréalisable. Et d'autre part, il ne peut pas délaisser sa femme et ses enfants à Tindouf. Le cas humanitaire assez sensible de Mustapha Salma a besoin d'une solution globale qui résout le problème d'une manière définitive», indique Mohamed Talib, secrétaire général de la Ligue des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme, dans une déclaration à ALM. Mustapha Salma avait été arrêté, mardi 21 septembre 2010, par les services de renseignement algériens à son arrivée au poste frontière menant aux camps de Tindouf, en provenance du territoire mauritanien. Le seul tort qui a été commis par ce militant sahraoui, aux yeux de ses tortionnaires, est qu'il a exprimé une opinion contraire aux positions de l'Algérie et sa création le front Polisario, en annonçant, le 9 août 2010, depuis Smara, son soutien à la proposition marocaine d'autonomie comme solution réaliste au conflit au Sahara. Après près de trois mois de séquestration dans les geôles du Polisario, au cours desquels Mustapha Salma a subi des sévices et tortures physiques et psychologiques, il a été remis, début décembre 2010, au HCR à Nouakchott.