Mustapha Salma a été acheminé à Nouakchott, pour un entretien en tête-à-tête avec le représentant du HCR, au sujet du choix de son pays de résidence. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a quitté enfin les geôles du Polisario. Après près de trois mois de séquestration par les services secrets algériens, cet ex-cadre du front séparatiste a été remis, mercredi matin 1er décembre, au délégué du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) sur le territoire mauritanien. C'est ainsi donc que le calvaire qu'a dû endurer Mustapha Salma dans les centres de détention secrets des séparatistes s'est achevé. Le seul tort commis par Mustapha Salma, aux yeux de l'Algérie et de sa création le Polisario, est qu'il a exprimé une opinion opposée à leurs positions à propos du conflit au Sahara, en annonçant publiquement son soutien à l'initiative marocaine d'autonomie. Omar Hilale, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, a indiqué, mercredi que Mustapha Salma a été acheminé à Nouakchott, en coopération avec les autorités mauritaniennes, pour un entretien en tête-à-tête et confidentiel avec le représentant du HCR, au sujet du choix de son pays de résidence et ce, conformément aux statut et procédures du HCR. Tout en déclarant que le Maroc respectera pleinement le choix que Mustapha Salma déclinera au HCR, au sujet de son pays de résidence, M. Hilale a réitéré l'appel du Maroc pour la garantie de la pleine jouissance par Mustapha Salma de ses droits à la liberté d'expression et de mouvement. «La libération de Mustapha Salma n'absout pas l'Algérie, pays hôte des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, de ses responsabilités internationales au sujet de l'arrestation de ce militant des droits de l'Homme, sur son territoire et sa remise au Polisario», a tenu à faire savoir M. Hilale. Le diplomate marocain a rappelé, qu'à ce titre, l'Algérie assume, collectivement avec le Polisario, la responsabilité des sévices et tortures physiques et psychologiques infligés à Mustapha Salma. L'annonce de la libération de Mustapha Salma a été accueillie avec grande satisfaction par les membres de sa famille à Smara au Maroc. «Nous sommes tellement contents. Il nous a été parvenu mardi dernier que Mustapha Salma allait être libéré, mais nous sommes restés méfiants. On a cru qu'il s'agit seulement d'une nouvelle manœuvre du Polisario. Mais cette information a été confirmée mercredi. Je ne trouve pas les mots pour exprimer mon bonheur après tous ces mois de souffrance et de calvaire», a dit, sur un ton de joie, Houria Salma Ould Sidi Mouloud, sœur de Mustapha Salma dans une déclaration à ALM, qui habite à Smara. «Mustapha nous a contactés mercredi depuis la Mauritanie. Il avait l'air très fatigué. Il ne nous a rien dit à propos du choix du pays de résidence après sa libération. Nous voulons bien qu'il nous rejoint à Smara à partir du moment qu'il ne pourra plus rejoindre sa famille à Tindouf. Mais il revient à lui de prendre cette décision. L'essentiel pour nous est qu'il est toujours en vie», a-t-elle fait savoir. Ceci dit, les observateurs s'accordent pour affirmer que la libération de Mustapha Salma traduit un échec cuisant du Polisario et des services de renseignement algériens. «La libération de Mustapha Salma est le résultat de la mobilisation de toutes les forces vives. Les composantes de la société civile et la diplomatie marocaine se sont fortement mobilisées pour libérer ce militant sahraoui. Cette affaire traduit l'échec de l'Algérie et sa création le Polisario», indique Mohamed Talib, membre du Corcas, dans une déclaration à ALM. «Le Polisario soutenu par Alger devait accorder l'accès aux camps de Tindouf à Mustapha Salma, à partir du moment qu'il n'a pas commis de crime. Il n'a fait qu'exprimer son opinion. Cette affaire a constitué un véritable test pour l'Algérie et le Polisario pour mesurer leur degré de respect des droits de l'Homme et ils ont échoué. La communauté internationale est appelée à mettre l'accent sur ce constat, pour monter au monde le vrai visage des séparatistes», souligne Réda Taoujni, président de l'Association le Sahara Marocain (ASM). De l'aveu même des responsables de sa détention arbitraire, la libération de Mustapha Salma est le résultat de la mobilisation forte des différentes organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme et devant la vague de soutien exprimée par toutes les composantes de la société marocaine.