Octobre 2010, après deux semaines de torture, le Polisario libère Mustapha Salma. L'ancien inspecteur général de la police du Front a commis le sacrilège de soutenir le plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. Trois ans plus tard, le HCR propose la Finlande comme solution à l'opposant. Il l'a refusée mais n'a pas fermé la porte aux négociations. Yabiladi l'a contacté par téléphonne depuis Nouakchott où il se trouve. Les détails. «Je suis toujours en Mauritanie. Mon transfert vers la Finlande, qui était prévu mardi, a été annulé», nous confie, aujourd'hui, Mustapha Salma. L'option proposée par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCP) est, pour le moment, écartée. «Ils ne peuvent pas m'imposer une solution que je refuse», ajoute-il dans des déclarations à Yabiladi. L'opposant du Polisario nous rassure sur son état de santé, affirmant qu'il se porte bien. «Seuls mes enfants et ma famille me manquent en cette période de fête». Voilà trois ans que Salma est privé de ces enfants, en représailles à son ralliement au plan marocain accordant une large autonomie au Sahara occidental. «J'accepte la Finlande à condition…» Les négociations entre les représentants du HCR et Mustapha Salma n'ont pas encore atteint le stade de l'impasse. L'ancien inspecteur général de la police du Polisario nous assure qu'il «refuse d'entrer en Finlande par un simple laissez-passer. Je demande que le HCR m'accorde un passeport afin d'être libre dans mes mouvements». Une perspective qui inquiète l'Algérie et le Polisario. Le Front et son parrain ne souhaitent nullement que Salma sillonne l'Europe vantant les mérites de la solution de l'autonomie. «La délégation du HCR m'a promis de soumettre ma condition à sa hiérarchie à Genève. J'attends leur réponse», souligne Mustapha Salma. Mais il tient à insister sur le fait qu'il est «ouvert à toutes les autres solutions à même de me garantir de vivre avec mes enfants». «La situation dans les camps est chaotique» La semaine dernière la tribu des Bouihates dont est originaire Mustapha Salma a organisé un sit-in devant les bureaux de Mohamed Abdelaziz pour dénoncer l'arrestation par les douaniers algériens de deux commerçants sahraouis. Un incident devenu fréquent. «Les habitants des camps de Tindouf ne se retrouvent plus dans une direction qui leur est étrangère, composée d'Algériens, Mauritaniens, Maliens et d'autres personnes issues de Guelmim. Des régions très éloignée du conflit du Sahara occidental. C'est la principale raison qui explique cette ébullition permanente que connaît les camps», conclut Mustapha Salma.