Mustapha Selma revient sur le devant de l'actualité. Deux ans après son exil forcé en Mauritanie, l'ancien inspecteur général de police du Polisario, acquis tardivement à la cause marocaine, entend renouer avec les siens et annonce son retour aux camps des Tindouf. Mustapha Selma, le cadre dissident de la police du Polisario exilé en Mauritanie, s'apprête à retourner aux camps de Tindouf. Ce retour, sa deuxième tentative depuis 2010, pourrait être effectif cette semaine. Il coïnciderait avec l'arrivée d'une délégation du Centre Kennedy dans la région. Mustapha Selma espère, par cette action, remettre en selle son dossier, presque deux ans après sa libération par le Polisario. Il est depuis hébergé au siège du HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) dans la capitale mauritanienne Nouakchott. Le parcours de Mustapha Selam est très particulier. Il ne ressemble en rien à ceux des anciennes têtes d'affiche du Polisario qui ont opté pour un retour doré au Maroc. En septembre 2010, après un séjour au Maroc dans le cadre du programme des échanges de visites de l'ONU, il prenait la direction des camps de Tindouf pour, disait-il, faire la promotion de la proposition marocaine d'autonomie au Sahara. La direction du Polisario ne l'entendait pas de cette oreille. Une fois sur le territoire algérien, il est arrêté et interrogé pendant plus de quatre semaines par les milices du Polisario et les services secrets algériens et empêché de rejoindre sa famille. Que fera le Polisario ? En octobre 2010, il retrouve la liberté. Le Polisario le remet à des représentants du HCR en Mauritanie. Il est provisoirement installé à Nouakchott dans l'attente de trouver un pays d'accueil ou de lui permettre de retourner auprès des siens dans les camps de Tindouf. Deux ans plus tard, c'est le provisoire qui dure. A l'exception de la mobilisation de quelques associations, son affaire n'occupe plus la Une de l'actualité marocaine. A l'international, c'est pire. La diplomatie de Rabat a complètement failli dans sa mission de donner une aura mondiale au combat de Mustapha Selma et n'a pas réussi à en tirer tous les avantages politiques. Ce retour annoncé de l'ancien cinspecteur général de police du Polisario tombe au mauvais moment pour le Polisario. La direction du front doit préparer la visite des membres du Centre Kennedy pour qu'elle puisse se dérouler dans les meilleures conditions. Un possible retour de Mustapah Selma serait de nature à lui compliquer davantage la tâche, sachant le poids et l'influence de la tribu de Mustapha Selma, les Bouihattes, dans les camps de Tindouf.