Des miliciens du Polisario ont tenté, en vain, de contraindre la petite famille de Mustapha Salma à quitter les camps en direction de Mhiriz. La manoeuvre de Abdelaziz & Co a mis au grand jour, une fois de plus, la cacophonie entre les membres du gouvernements marocain. mohamed jaabouk Six jours après l'annonce de sa libération, Mustapha Salma est toujours détenu par le Polisario. Une source au Sahara estime que les informations qui filtrent sur cette affaire vont dans le sens d'une expulsion de l'inspecteur général du Polisario des camps de Tindouf. Preuve en est l'envoi, en fin de semaine dernière, de miliciens dans la maison familiale pour emmener sa femme et ses enfants par la force à Mhiriz, une localité où est supposé être détenu Mustapha Salma. Selon la même source, la femme de ce dernier refuse d'obtempérer aux injonctions des miliciens. Des membres de la tribu de Salma, Rguibates Bouihates, ont également empêché les sbires de Abdelaziz de passer à l'acte. S'ensuivirent des altercations entre les deux parties. Pour mémoire, ce n'est pas la première fois que le Polisario s'attaque directement à la petite famille de Salma ; début octobre, le fils de ce dernier a été expulsé de l'école en représailles aux positions de son père favorables au plan d'autonomie proposé par le Maroc. Par ailleurs, des sources dans les provinces du Sud attribuent le retard que prend l'annonce de la libération de Mustapha Salma aux traces de tortures qu'a subies l'inspecteur général de la sûreté du Polisario durant les interminables séances d'interrogatoires effectuées par les miliciens du Polisario et les agents des renseignements militaires algériens. En attendant la concrétisation de cette décision, la manœuvre de Abdelaziz & Co a mis au grand jour, une fois de plus, la cacophonie entre les membres du gouvernement marocain. Alors que le ministère des Affaires étrangères s'est empressé, dès le mercredi, d'afficher publiquement dans un communiqué, fortement relayé par la MAP, sa «satisfaction» de l'annonce de la libération de l'inspecteur général du Polisario, le ministre de la Communication, lors d'un point de presse tenu jeudi dernier, à l'issue de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement, a déclaré n'être en possession d'aucune information sur le lieu exact où pourrait se trouver Mustapha Salma. Des propos contradictoires émanant de deux ministres de surcroît appartenant au même gouvernement que dirige Abbas El Fassi, le secrétaire général de l'Istiqlal. Le communiqué précipité du département de Taïeb Fassi Fihri est dans une certaine mesure compréhensible. L'annonce tout court par le Polisario de la libération de Mustapha Salma est un succès pour la diplomatie marocaine après des années de vaches maigres. C'est une grande première après plusieurs revers politiques subis dont le plus connu demeure l'affaire Aminatou Haidar où le Maroc s'est plié aux pressions internationales, notamment celles des Américains, afin que l'activiste sahraouie retourne auprès de ses proches à Laâyoune. Ainsi, Rabat a fortement contribué, sans le vouloir, à la renommée internationale d'Aminatou Haidar.