Le Réseau International de Soutien à l'Autonomie du Sahara a souligné, vendredi, l'urgence pour le Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU, réuni dans le cadre de sa 18ème session, de s'intéresser à la situation des Sahraouis retenus contre leur gré à Tindouf, sur le territoire algérien et dont les droits sont bafoués par les milices du polisario, avec le soutien de l'armée algérienne. Intervenant en plénière du Conseil, Mme. Rowaida Mroue, présidente du Réseau, a attiré l'attention du Conseil sur la manière dont les droits humains et droits de réfugiés sont systématiquement bafoués par le Polisario dans les camps de Tindouf, avec le soutien de la sécurité militaire algérienne. Mme. Mroue a aussi appelé au recensement de ces populations, relevant qu'en dépit des appels de l'ONU, du Secrétaire général et des demandes formelles répétées du HCR, l'Algérie et le Polisario s'opposent à toute opération de recensement des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf. Elle a souligné la nécessité d'un tel recensement, mettant en avant des rapports qui font état de détournement de l'aide humanitaire destinée à la population de Tindouf pour être vendue sur le marché noir. D'après l'intervenante, le refus de l'Algérie et du Polisario d'un tel recensement est motivé par la crainte que les chiffres qui en sortiront soient beaucoup moins importants que ceux qu'ils avancent aux donateurs. Elle a noté également que la liberté d'expression est inexistante dans les camps de Tindouf en ce sens que les jeunes sahraouis ne peuvent pas protester pacifiquement et sont violemment réprimés par les milices du Polisario, citant par la même occasion le cas de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, actuellement éloigné de sa famille dans les camps pour avoir tout simplement exprimé une opinion politique qui diffère de celle du Polisario. "Notre organisation demande au Conseil des droits de l'homme d'accorder une attention urgente à la situation des Sahraouis marocains retenus contre leur gré à Tindouf, sur le territoire algérien. Ils doivent être recensés et identifiés et autorisés à circuler librement pour s'installer dans le pays de leur choix. Ils doivent jouir de la liberté d'exprimer leurs opinions politiques en particulier à l'égard de leur situation et leur avenir", a conclu Mme. Mroue.