Les représentants de plusieurs ONG ont imputé, mercredi lors d'une conférence à Genève, à l'Algérie, la responsabilité de la détérioration de la situation et des violations des droits de l'Homme dont sont victimes les populations séquestrées dans les camps du polisario, appelant à des pressions internationales pour amener ce pays à s'acquitter de ses responsabilités en la matière et à permettre le recensement de ces populations. Cette conférence, organisée au Palais des Nations, par l'Agence Internationale pour le Développement (Aide) et l'Union de l'Action Féminine (UAF), dans le cadre de la 17ème session du Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU, autour du thème "Droits des réfugiés : Responsabilités des pays d'accueil ", a été animée par Mme. Rowaida Mroue, du Réseau International de soutien à l'Autonomie du Sahara et MM. Sidati Mohamed El Galaoui, ancien représentant du Polisario à Rome, Bayat Zighem, ancien cadre du Polisario, Hamdi Chérifi, Président de l'ONG AI lntimae pour le développement des Droits de l'Homme et la Coexistence (Laayoune) et Maurice Katala, Coordinateur General Action Internationale pour la Paix et le Développement dans la région des grands lacs. Les panelistes, après avoir donné un bref aperçu historique sur la genèse du conflit du Sahara et la séquestration des populations sahraouies dans les camps de Tindouf, ont d'emblée relevé le non respect par l'Algérie, pays d'accueil, de ses responsabilités internationale envers ces populations, ce qui a contribué à la détérioration de leur situation humanitaire. Ainsi, ont-ils regretté, ces populations sont privées de la liberté de mouvement et de la circulation à l'intérieur et à l'extérieur des camps, sévèrement contrôlés par les milices du polisario, ainsi que du droit au retour au pays d'origine, le Maroc, ce qui ne fait, ont-ils dit, que pérenniser leur calvaire et leurs souffrances dans ces camps. Ces populations sont en effet victimes de la prolifération de maladies et de problèmes de malnutrition, ont expliqué les panelistes, qui ont attiré l'attention sur la nette détérioration de la situation sanitaire dans les camps, qui empire au fil des années, en dépit des aides substantielles collectées en faveur des populations par différentes organisations humanitaires. Ils ont indiqué qu'une bonne partie de ces aides est détournée par la direction du polisario pour être écoulée dans les marchés de pays limitrophes. Les conférenciers ont souligné que partant des recommandations internationales, l'Algérie est tenue de respecter ses obligations envers ces populations, telles que définies dans la Convention de 1951 sur les réfugiés et son protocole de 1967. A cet effet, ils ont appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur Alger pour l'amener à honorer ces obligations, à autoriser le recensement des populations de ces camps et à s'engager sérieusement sur la voie du règlement du conflit autour de la question du Sahara sur la base de l'initiative d'autonomie proposée par le Maroc, estimant qu'un tel règlement épargnera à la région tout entière une instabilité et partant une prolifération de groupes armés.