C'est parti pour une nouvelle tournée régionale de Christopher Ross, initiée depuis l'Algérie. Aujourd'hui, le médiateur américain est chez le Polisario au moment où des jeunes des camps observent un sit-in devant le siège du HCR. Il souhaite convaincre l'Algérie de laisser le Polisario négocier seul avec le Maroc. La discrétion est le nouveau maître mot de l'action de Christopher Ross. Après des visites non-annoncées en France et en Espagne, en décembre dernier, le médiateur américain était hier, en Algérie. En l'absence du président Abdelaziz Bouteflika, pour cause de maladie, c'est le Premier ministre, Abdelamalek Sellal qui a pris langue avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental. Les deux parties ont abordé «la situation dans la région et les questions d'intérêt commun», indique brièvement un communiqué de la primature algérienne. D'habitude sur ce sujet la presse locale est prolixe, mais pas cette fois. Certains supports n'ont même pas mentionné la rencontre Sellal-Ross alors que d'autres se sont contentés de lui réserver une brève. Ce traitement médiatique serait-il la conséquence de la volonté de Ross d'évincer l'Algérie du prochain round de pourparlers entre le Maroc et le Polisario ? Deux jours à Tindouf et sit-in devant le siège du HCR Aujourd'hui, Ross est attendu dans les camps de Tindouf en vue d'entamer des négociations avec la direction du Polisario, au moment même où les camps connaissent un mouvement de contestation sociale. Des jeunes sahraouis observent toujours, un sit-in devant le siège du Haut-Commissariat aux réfugiés à Rabouni, réclamant une amélioration des conditions de vie de la population. Hier, ils ont discuté avec une fonctionnaire du bureau du HCR mais sans réel succès. C'est pourquoi, les manifestants demandent aujourd'hui, une rencontre avec le directeur de la représentation du HCR à Alger. Les initiateurs de ce sit-in ont bravé les fortes mesures sécuritaires imposées par les milices du Polisario autour du local du HCR. Ce regain de tension dans les camps intervient alors que l'armée et la douane algériennes mènent une sorte de blocus dans les camps, renforçant davantage les contrôles des camions des commerçants en provenance de la Mauritanie. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental est attendu au Maroc dans les prochains jours. Sahara : Le Mali tient tête à l'Algérie Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a effectué les samedi et dimanche une visite officielle en Algérie, au cours de laquelle il a rencontré Abdelaziz Bouteflika. C'est du moins ce que suggère une séquence de 30 secondes diffusée par la télévision algérienne. Le communiqué final apporte une nouveauté sur la question du Sahara occidental. « Les deux chefs d'Etat ont réaffirmé leur soutien aux efforts du Secrétaire Général de l'ONU, M. Ban Ki-moon et son envoyé personnel, M. Christopher Ross, visant à trouver une solution politique mutuellement acceptable, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies », indique le texte. Pour la première fois, Alger est contrainte de faire l'impasse sur le droit à « l'autodétermination du peuple sahraoui » dans une déclaration sanctionnant un déplacement officiel d'un président ou un Premier ministre. Sur ce point, Ibrahim Boubacar Keita a fait mieux que le chef de gouvernement français, Jean Marc Ayrault lors de sa visite en Algérie en décembre dernier.