Le conflit qui oppose Gibraltar, et par extension la Grande Bretagne, et l'Espagne persiste. Entre temps le gouvernement de Fabian Picardo veut poursuivre son projet d'extension sur la mer. Les Espagnols ayant refusé de laisser transiter par son territoire les pierres nécessaires pour l'avancement des travaux, Gibraltar s'est naturellement tourné vers le Maroc. Les premières livraisons devraient avoir lieu dans quelques jours. Le gouvernement de Gibraltar prépare actuellement le fret d'un ferry-boat pour transporter des pierres depuis le Maroc, en vue de finaliser le méga projet immobilier, qui grignotera des mètres carrés sur la mer, prévu à l'Est de ce petit territoire britannique, rapporte El Mundo. D'après les sources du quotidien ibère, le premier bateau en provenance du Maroc arrivera à Gibraltar dans quelques jours. Le ferry transportera plus de 100 tonnes de pierres contenues dans 130 à 140 véhicules. Plusieurs autres bateaux devraient suivre prochainement, selon les mêmes sources qui relèvent également que le Maroc et Gibraltar sont liés par un accord garantissant la bonne tenue de ces opérations. Le Maroc, à défaut de l'Espagne Initialement, Gibraltar devait utiliser les matériaux espagnols pour la réalisation de son projet. Mais, les services des douanes ibériques, qui dépendent du ministère des Finances, avaient décidé, en août dernier, d'interdire le passage à la frontière entre l'Espagne et Gibraltar de ces camions. Et depuis, Madrid campe sur sa position. Le Maroc est donc devenu le fournisseur le plus naturel. «Le Maroc et Gibraltar entretiennent de très bonnes relations ces derniers temps. Preuve en est que le matériel nécessaire pour les obturations qui devait précédemment provenir de l'Espagne, vient désormais du pays africain», a commenté face à la presse Fabian Picardo, le ministre en chef de l'enclave. C'est un véritable conflit qui oppose Gibraltar et l'Espagne depuis plusieurs mois. Tout est parti de la décision de Londres d'installer un récif de 70 blocs de béton pour empêcher les pêcheurs espagnols d'accéder une zone riche en fruits de mer dans les eaux autour du rocher. Etant donné que l'Espagne revendique ce territoire occupé par la Grande Bretagne, c'est ainsi que les hostilités ont démarré. Rabat, une nouvelle fois entre Londres et Madrid Le différend a évolué dans tous les sens. Si bien que les Anglais sont arrivés à demander aux Espagnols pourquoi, s'ils revendiquent Gibraltar, sont-ils incapables de rendre au Maroc Ceuta et Melilla. Une question qui a déchainé les passions des dirigeants des deux présides. Le président de Melilla, Juan José Imbroda, avait réagi sur Facebook, affirmant que «le Maroc ne fit rien pour essayer d'inclure Ceuta et Melilla dans son territoire, quand il en eût l'occasion en 1961». Des déclarations qui semblent, cependant, n'avoir fait ni chaud, ni froid, au gouvernement marocain, lequel observe toujours un profond silence sur la question. Une fois de plus, Rabat semble privilégier le volet économique, puisque la vente de pierres à Gibraltar va faire rentrer quelques devises dans les caisses de l'Etat chérifien, lesquelles sont bienvenues en ce temps de crise.