Le pétrolier iranien arraisonné la semaine dernière au large de Gibraltar et soupçonné de faire route vers la Syrie, en violation des sanctions, contient 2,1 millions de barils de brut soit sa capacité maximale, a indiqué vendredi 12 juillet 2019, le chef du gouvernement du territoire britannique. « Après des tests en laboratoire, il est désormais confirmé que 2,1 millions de barils de brut forment la cargaison » du Grace 1, a déclaré Fabian Picardo devant le parlement de Gibraltar. Bâtiment de 330 mètres, ce pétrolier a été arraisonné le 4 juillet par la police et les douanes de Gibraltar, assistées d'un détachement de Royal Marines britanniques, au large de ce territoire britannique situé à l'extrême sud de l'Espagne. Gibraltar le soupçonne d'avoir voulu livrer du pétrole à la Syrie, en violation des sanctions européennes contre le régime de Bachar al-Assad. Ce que dément Téhéran, qui a dénoncé un acte de « piraterie ». « Nous n'autoriserons pas que Gibraltar soit utilisé ou soit complice des violations des sanctions européennes ou internationales », a insisté Fabian Picardo. « Le dossier est désormais entre les mains de la Cour suprême » de Gibraltar, a-t-il poursuivi. Cette instance a donné son feu vert à l'immobilisation du bâtiment pendant 14 jours, soit jusqu'au 19 juillet, mais cette autorisation peut être prolongée pour un total de 90 jours. Le capitaine du Grace 1 et son second, tous deux de nationalité indienne, ont été arrêtés jeudi par la police de Gibraltar. Ces arrestations sont intervenues dans un contexte de tensions grandissantes avec Téhéran, Londres accusant des bateaux iraniens d'avoir tenté, mercredi soir, de bloquer un pétrolier britannique dans le détroit d'Ormuz. Les Etats-Unis ont confirmé leur intention de former une coalition internationale pour escorter les navires de commerce dans le Golfe au lendemain de ce nouvel incident présumé.