Un Algérien de 44 ans est parvenu à traverser le détroit de Gibraltar glissé dans l'encadrement de l'une des hélices d'un ferry de la compagnie Intershipping. Il a risqué sa vie pendant les 35 minutes de la traversée. Un Algérien de 44 ans a inauguré avec succès une nouvelle technique pour traverser le détroit de Gibraltar. Ou bien a-t-il été le premier à se faire prendre ? L'homme s'est tenu debout sur le rebord de l'encadrement de l'une des deux hélices du ferry catamaran Maria Dolores Valletta de la compagnie maritime marocaine Intershipping qui fait la traversée Tanger-Tarifa. Il est resté ainsi pendant les 35 minutes de traversée du ferry, en maillot de bain, pied nus, risquant à toute instant, avec les remous de glisser et de tomber sur l'hélice elle-même. Le migrant avait l'intention de se jeter à l'eau à l'arrivée du ferry en Espagne, pour nager jusqu'à la rive, mais la police l'a aperçu au débarquement du ferry et l'a aidé à rejoindre la rive. Il a été immédiatement arrêté pour entrée illégale sur le territoire espagnol et placé en centre de rétention administrative. La police a récupéré l'Algérien au moment du débarquement du ferry Le degré de fermeture des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l'Espagne, entre l'Union européenne et l'Afrique est tel que les migrants et leurs passeurs multiplient les tentatives les plus originales et les plus dangereuses pour la vie des migrants. En février, la police espagnole avait dénoncé l'utilisation de voiture bélier, aux postes frontière de Mélilia. Des migrants s'étaient cachés dans les moindres recoins des voitures au risque de mourir étouffés si personne ne venaient les délivrer. Près de 15 000 Africains seraient morts en Méditerranée en tentant de rejoindre irrégulièrement les côtes de l'Europe, entre 1989 et 2009, selon l'association Horizon sans frontière. En 2011, le HCR a estimé le nombre de morts à 1500. Le nombre le plus élevé depuis 2007 où le HCR avait compté 630 morts par noyade. L'Espagne, comme tous les pays d'Europe, préfère incriminer les réseaux de passeurs plutôt que d'interroger sa propre politique migratoire, mais le nombre de morts ne pourrait-il pas être proportionnel au degré de fermeture des frontières ? L'Union européenne ne s'est pas posée la question quand elle a signé vendredi 7 juin le partenariat pour la mobilité incluant la négociation d'un accord de réadmission. Le gouvernement espagnol ne s'est pas non plus posé la question quand il a accepté de collaborer au projet Closeye, lancé début avril, pour l'enregistrement permanent de toutes les activités qui se déroulent dans le détroit, dont la traversée des pateras.