Une centaine d'enfants marocains seraient concernés. La police espagnole a annoncé avoir démantelé deux réseaux de trafic de mineurs marocains. 28 arrestations ont été effectuées dans plusieurs villes lors d'une opération menée conjointement avec Europol. Pour rallier clandestinement l'autre rive de la Méditerranée, les passeurs fixent un tarif variant entre 2000 et 8000 euros, ont révélé les enquêteurs d'Europol, cités par les médias espagnols. Ce coût est atteint dans le cas de mauvaises conditions météorologiques, alors que le transit à bord de patéras est facturé à environ 5 000 euros. L'acheminement d'enfants peut se faire également en voiture ou camions transitant du Maroc vers l'Espagne, en contrepartie du paiement de 2500 Euros par enfant. La même source précise que l'alerte a été émise par un centre pour mineurs situé a Asturies une région du nord-ouest de l'Espagne, qui a constaté la présence de de plus en plus de Marocains originaires de Tinghir. Trois personnes parmi les interpellés sont de nationalité marocaine, travaillant dans ce centre, elles seraient impliquées, une d'elles obligeait un enfant de ce centre à accomplir les tâches ménagères dans son domicile familial, affirme la police espagnole. L'Europol a par ailleurs révélé l'arrestation d'un deuxième réseau de passeurs qui s'activait non seulement dans le trafic des mineurs mais a qui procédait à l'enlèvement des enfants par des réseaux rivaux et les séquestrait dans des forêts ou des caches jusqu'au paiement d'une rançon, en général de 500 euros. La police espagnole a précisé avoir arrêté six membres de ce groupe. Le détroit de Gibraltar, large de 14 kilomètres, se traverse en ferry en quelque 35 minutes et est devenu une route importante de l'immigration clandestine. L'Espagne est le troisième pays d'entrée pour les migrants en Europe, loin derrière l'Italie, mais se rapproche du nombre d'arrivées enregistrées en Grèce. L'Organisation internationale pour les migrations fait état de plus de 22 400 personnes arrivées en Espagne par la mer l'année dernière, soit trois fois plus qu'en 2016. Deux cent vingt-trois migrants sont morts en tentant la traversée.