Le Polisario tente d'éviter d'être classé sur la liste des organisations terroristes établie par les Etats-Unis, comme le corps des Gardiens de la révolution en Iran et le Hezbollah libanais ; deux entités au services des intérêts du régime iranien. Le Front séparatiste, lui, a eu des liens avec ces entités en Syrie. Panique chez la direction du Polisario, après les affirmations du Washington Post sur ses relations dangereuses avec l'Iran. En témoigne le communiqué, publié hier soir, portant la signature de Brahim Ghali. Le texte estime que le reportage du quotidien américain s'inscrit «dans une campagne de désinformation et de distorsion orchestrée par le Maroc (…) contre le peuple sahraoui pacifique». Le Front déclare que «des lobbies» et «certains cercles proches du Maroc» seraient derrière cette «campagne». Dans ce sens, le mouvement séparatiste accuse, mais sans apporter de preuves, la journaliste co-autrice du reportage du Washington Post d'être à la solde du royaume, parce qu'«elle est d'origine marocaine». Sans démentir les affirmations du Washington Post sur la présence d'éléments armés du Polisario, ayant combattu aux côtés des forces du régime de Bachar Al-Assad, dans les prisons des nouvelles autorités syriennes, le communiqué de Brahim Ghali «condamne toutes les tentatives viles et les erreurs flagrantes visant à accuser de terrorisme la lutte légitime du peuple sahraoui pour exercer son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». Le Polisario veut museler les voix l'accusant de terrorisme Le Polisario assure qu'il adhère à «la Convention de l'Organisation de l'Unité Africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, adoptée à Alger lors de la 35ème session de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, tenue en juillet 1999, que l'Etat sahraoui a ratifiée le 16 juillet 2005 et a déposé son instrument de ratification auprès de la Commission africaine». Et de conclure son message par annoncer son intention de se servir de «tous les mécanismes juridiques internationaux» pour «poursuivre toute partie ou personne qui, intentionnellement ou non, promeut des mensonges, des accusations ou des informations visant à ternir la lutte pure du peuple sahraoui, en l'accusant directement ou indirectement de terrorisme». Outre le reportage du Washington Post, le député républicain Joe Wilson a annoncé, la semaine dernière, son intention de présenter à la Chambre des représentants des Etats-Unis un projet de loi visant à classer le Polisario sur la liste américaine des organisations terroristes. Pour rappel, en décembre 1988, le Polisario avait, d'ailleurs, abattu deux avions américains qui opéraient dans le cadre d'une mission de lutte contre la propagation des criquets au Maroc. En Espagne, le nombre des victimes des actes terroristes menés par le Polisario, entre 1973 à 1986, dépasse les 300 personnes. En revanche, le nombre exact des Mauritaniens tués dans les prisons du Front reste inconnu. Le communiqué du Polisario a été publié alors que le Conseil de sécurité tenait une séance à huis-clos pour suivre des rapports oraux de Staffan de Mistura et d'Alexander Ivanko, le chef de la MINURSO sur la situation au Sahara.