La police espagnole a jusqu'à ce vendredi pour identifier et localiser Brahim Ghali, secrétaire général du « Front Polisario », objet d'un mandat de recherche de la part de l'Audience nationale (haut tribunal espagnol). Trois victimes accusent l'ex « ministre de la défense » sahraoui d'avoir assassiné, torturé et fait disparaître des espagnols d'origine sahraouie. Brahim Ghali est attendu la semaine prochaine pour une visite en Espagne au cours de laquelle il doit prendre part à une conférence internationale de « soutien et solidarité avec le peuple sahraoui » prévue les 18 et 19 novembre. Selon le site espagnol « eldiario.es », le juge d'instruction José de la Mata, a émis, mardi, l'ordre à la police pour identifier et localiser Ghali avant le ce vendredi en vue de l'entendre sur cette affaire. Le juge veut également tout savoir sur le séjour et les lieux fréquentés par Brahim Ghali sur le territoire espagnol. Il demande enfin à la police de lui donner des précisions sur « l'institution ou institutions organisatrices de cette conférence, y compris si elle se déroule avec l'accord du gouvernement espagnol. Cette affaire avait été classée il y a deux ans en raison du fait que les plaignants n'ont pas pu être identifiés. La plainte avait été déposée par des victimes et membres de l'Association sahraoui des droits de l'homme (ASADEDH) pour génocide, assassinats, blessures, détention illégale, terrorisme, torture et disparitions, contre 25 membres du Front Polisario et 3 responsables de l'armée algérienne. A l'époque, Ghali était le représentant du Polisario en Espagne. Il était ensuite le délégué du Front Polisario en Espagne jusqu'au mois de février 2008, soit deux mois après le dépôt de la plainte. Selon un acte d'accusation du juge Pablo Ruz, en 2013, Ghali a été cité à comparaître en sa qualité de mis en cause alors qu'il occupait le poste d'ambassadeur des séparatistes à Alger. Il avait alors refusé de répondre à la convocation. L'association « Asadedh », a demandé à ce que Brahim Ghali soit détenu et présenté à la justice lors de son séjour prévu en novembre en Espagne. Parmi les plaignants figurent trois sahraouis, deux d'entre eux citoyens marocains et un autre espagnol. Les faits reprochés remontent aux années 70 et 80 lorsque le Front Polisario est entré en guerre avec le Maroc. Selon la plainte, le génocide perpétré par la direction du Polisario faisait partie d' »une campagne visant à éliminer les élites sahraouies d'origine espagnole avec l'intention de rompre les liens entre les différentes tribus et leurs autorités naturelles en vue de s'assurer un contrôle plus direct et effectif sur toute la population sahraouie réfugiées dans ses camps ». Une des victimes avait alors reconnu le « ministre de la défense Brahim Ghali comme étant l'un de ceux qui l'ont torturé durant sa détention dans une prison secrète. Il en est de même de la part d'un autre plaignant qui a été détenu, et torturé pendant six ans (entre 1974 et 1980), et qui était accusé d'appartenance aux services secrets espagnols et ensuite aux services secrets marocains. Lui aussi reconnait Brahim Ghali comme figurant parmi ceux qui l'ont torturé aux cotés de six dirigeants algériens et du Polisario.