Le scandale est retentissant : un criminel notoire, Brahim Ghali, à la tête d'une milice séparatiste, hospitalisé d'urgence en Espagne, près de Saragosse, sous un nom d'emprunt algérien. Dans «Haute définition», un reportage diffusé sur la chaîne israélienne I24news, plonge au cœur du Polisario. Mouvance terroriste, conflit artificiel, détournements d'argent : les mots ont été dits. Un reportage inédit sur les agissements et les ramifications d'une organisation terroriste : le Polisario. «La corruption a favorisé l'émergence de mouvements radicaux armés tel que le Front de Brahim Ghali», dévoile un élément des services secrets espagnols. «L'implication de la branche armée du mouvement séparatiste dans le terrorisme est avérée. Plusieurs éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont été liés par le passé au Front Polisario», dévoile le reportage. Khadijatou Mahmoud accuse Brahim Ghali de viol, mais son cri est peu entendu. Celui-ci a été interrogé en juin 2021 en visioconférence de l'hôpital de Logroño par un juge du haut tribunal madrilène de l'Audience nationale, car il est visé par deux plaintes en Espagne. La plus récente, pour «arrestation illégale, tortures et crimes contre l'humanité», a été déposée en 2020 par Fadel Breika, dissident du Front Polisario naturalisé espagnol, qui affirme avoir été victime de tortures dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie. L'autre avait été déposée par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (Asadedh) pour «génocide», «assassinat», «terrorisme», «tortures» ou «disparitions», commis là encore dans les camps de Tindouf, d'après cette organisation basée en Espagne. Malgré cela, Madrid lui a permis de s'en aller. En Espagne, des éléments du front Polisario continuent de s'enrichir de «manière détournée». Au quotidien, l'emploi peu scrupuleux des aides des organisations internationales. «Je transporte du liquide et des passeports (…) fournis par des Libanais et des Algériens (…) pour des éléments du Front Polisario en Espagne», a reconnu un élément affilié au groupe séparatiste. On se rappelle le rapport rédigé par l'Office anti-fraude de l'Union européenne (UE) qui a pointé un détournement bien organisé depuis des années de l'aide humanitaire accordée aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf en Algérie. Le chef du groupe djihadiste Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, dit «Awas», a été tué par les forces françaises, en août 2021. Lahbib Abdi Saïd, de son vrai nom, avait rejoint la mouvance armée islamiste lors de la guerre civile algérienne, au début des années 1990. Membre de premier plan du Front Polisario, Abou Walid Al-Sahraoui apparaît dans le nord du Mali aux alentours de 2010. Il participe alors à la fondation du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un groupe islamiste proche d'Al-Qaida. Il a contribué à l'effort de guerre par une coalition de groupes armés terroristes dans le nord du Mali.