Les capitales européennes alertent contre l'expansion du terrorisme dans la région du Sahel. La prolifération des armes après l'effondrement du régime de Kadhafi et la chute du nord de Mali entre les mains des groupes islamistes armés, liés au réseau tentaculaire d'Al-Qaïda, ont basculé cette zone dans un chaos total où le trafic d'armes et les actes de kidnapping perpétrés par les islamistes radicaux et les milices de polisario sont devenus une véritable menace pour la stabilité de la région toute entière. Ainsi, l'Italie, après la France et l'Espagne, vient de conseiller à ses citoyens de ne plus se rendre dans le sud algérien aux frontières avec le Mali, le Niger, la Libye et la Mauritanie, a indiqué le ministère des Affaires étrangères italien. D'autant plus, ce dernier a conseillé ses ressortissants de ne pas fouler les camps de Tindouf, transformés en source de recrutement pour les mouvements radicaux en Afrique de l'Ouest, en l'occurrence, le mouvement pour l'unicité et le Jihad (Mujao). La même source a aussi mis « l'accent sur la recrudescence de l'insécurité dans la région sahélienne, comme le prouvent les enlèvements de citoyens occidentaux perpétrés, lors des dernières années, par des groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ». Selon la presse italienne citée par la MAP, le rapt de Rossella Urru qui a eu lieu en octobre dernier avec d'autres ressortissants espagnols demeure une véritable énigme à résoudre. Toujours selon la presse italienne, l'enlèvement de cette dernière aurait été effectuée « grâce à la complicité d'infiltrés dans les rangs du polisario et de l'appareil militaire ». Pour l'histoire, les ravisseurs munis de fusils qui ont fait surface dans le camp de Rabbouni sans trouver la moindre résistance, ont pu réussir leur plan démoniaque en enlevant les trois humanitaires au vu et au su de tout le monde. Les jeunes dans les bras du terrorisme Guettés par la pauvreté et le désespoir, des dizaines de jeunes des camps de polisario ont regagné récemment les maquis des islamistes au nord de Mali. Des sources ont même affirmé que Adnan Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, figurait auparavant parmi les éléments de la soi-disant Rasd. Devant une telle situation, aujourd'hui tout porte à croire qu'on est en train de reproduire, encore une fois, l'expérience amère de l'Afghanistan ou de ce qu'a été nommé par Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères « le Sahelistan ». Notons par ailleurs, qu'au sein des camps de Tindouf, les sit-in de protestation contre la junte de polisario sont de plus en plus nombreux. Les détournements des aides internationales et la corruption sont devenus la règle de droit dans cet Etat fantôche. De telles pratiques ont poussé Haj Ahmed Barikal à démissionner de son poste de responsable de coopération au sein de la direction du polisario. Pour des analystes avérés, la démission de Ahmed Barikal n'était qu'une tactique visant à détourner l'opinion publique internationale de la connexion imminente entre le polisario et les réseaux terroristes. En tout cas, c'est ce que confirme Taj Eddine El Housseini, professeur des relations internationales, soulignant que l'avertissement du ministère des Affaires étrangères italiens à ses citoyens « n'est pas du tout une décision hâtive, étant donné qu'elle a été prise après une longue observation et aussi après plusieurs consultations avec son homologue espagnol Jose Manuel Garcia et le Parlement européen. Pour notre interlocuteur, l'Algérie assume une large responsabilité dans ce qui se passe dans les camps de Rabbouni, en assurant un appui logistique et militaire au front de polisario pour des fins purement terroristes, tout en essayant de nuire aux intérêts du royaume. Rappelons que déjà dans l'année2011, l'Office européen de lutte anti-fraude a publié un rapport accusant Abdelaziz et Co de détournement des aides humanitaires. D'autres rapports des ONG internationales ont fait également état de la contrebande des aides destinées aux réfugiés des camps de Tindouf, à Zouirat au nord de la Mauritanie, et aussi au nord du Mali. Soulignons que dans un autre rapport intitulé « terrorisme en Afrique du nord de l'ouest et en Afrique centrale : du 11 septembre au printemps arabe », publié récemment à Washington, des experts de la région du Sahel ont souligné l'impératif de fermer les camps de Tindouf, devenus sous le contrôle de la junte du polisario une base arrière pour les jihadistes et la mafia internationale.