Le gouvernement britannique a livré de nouvelles recommandations à ses citoyens ayant prévu de voyager dans un des pays du Maghreb. A la lecture de ses conseils, malgré le risque terroriste, le Maroc s'en sort plutôt bien par rapport à l'Algérie, la Tunisie, la Mauritanie ou la Libye. Le Royaume-Uni évalue régulièrement la situation sécuritaire au Maghreb pour ses ressortissants. Cette analyse débouche sur des recommandations adressées aux voyageurs britanniques se rendant dans cette région. Ainsi, le gouvernement britannique indique qu'au Maroc, «la menace est croissante en raison du nombre de Marocains sympathisants ou membres de Daech et d'autres groupes extrémistes. Les autorités démantèlent régulièrement des cellules terroristes». En effet, la dernière opération menée par les services de sécurité contre des présumés terroristes a eu lieu le 19 février, simultanément à Tanger, Fès, Azemmour, Guercif, Ouled Teima et Tamesna, en banlieue de Rabat. Cette opération a conduit à l'arrestation de 12 suspects âgés de 18 à 40 ans. Londres met également en garde ses ressortissants contre les «manifestations et protestations qui pourraient survenir dans tout le pays, notamment dans les grandes villes, souvent sans préavis. Si les manifestations autorisées sont généralement pacifiques, celles qui ne le sont pas peuvent parfois dégénérer en affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. De tels rassemblements peuvent perturber les déplacements dans les zones concernées». Il est à noter que le gouvernement n'a pas signalé de cas d'enlèvements de touristes étrangers au Maroc. En Algérie, les avertissements prennent une autre dimension «Vous devez rester vigilant à tout moment et suivre les conseils et directives des autorités locales de sécurité», a averti le ministère des Affaires étrangères aux Britanniques souhaitant se rendre en Algérie. En effet, «la menace terroriste est plus élevée dans certaines régions du pays, notamment : la frontière sud, où le risque d'enlèvement est concentré, les frontières libyenne et tunisienne, les zones rurales, particulièrement montagneuses, au nord et entre la Tunisie et l'Algérie ainsi que dans le Sahara», précise la même source. Londres a renforcé son message en dressant un bilan non-exhaustif des attaques terroristes menées par des groupes extrémistes entre 2019 et 2021, ciblant des militaires algériens. Le gouvernement britannique a également alerté ses citoyens sur le «risque d'enlèvement par des groupes opérant en Afrique du Nord, notamment en provenance de Libye, de Mauritanie et du Sahel. Ces groupes, affiliés à AQMI et à Daech, peuvent traverser les frontières poreuses de la région. Le risque d'enlèvement est accru dans les zones frontalières et désertiques reculées d'Afrique du Nord, en particulier aux frontières sud et est (avec le Mali et la Libye respectivement)». Pour rappel, un touriste espagnol a été enlevé le 14 janvier sur le territoire algérien par un groupe armé malien. Des zones en rouge concernent également la Tunisie, notamment tout au long de la frontière libyenne ainsi que des points dangereux au niveau de la frontière algérienne. Londres a également rappelé à ses ressortissants que les frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc sont fermées depuis août 1994. «Ne tentez pas de les traverser», a prévenu le ministère britannique des Affaires étrangères.