Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement l'utilisation du Code pénal au détriment de la loi sur la presse et l'édition dans le procès de Hamid El Mahdaoui. Le journaliste a été condamné le 11 novembre à 18 mois de prison ferme et à une amende de 130 000 euros pour «diffusion de fausses allégations» et «diffamation». RSF appelle à l'annulation de cette décision, jugée inéquitable. À l'origine de cette affaire, une plainte du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi (PAM), visant une vidéo publiée le 11 juillet 2023 sur le site Badil.info, où Hamid El Mahdaoui évoquait des éléments potentiellement compromettants. Le journaliste estime que cette procédure reflète une justice à deux vitesses : «Comment pourrais-je être traité équitablement si l'on m'applique le Code pénal, alors qu'un autre journaliste ayant publié des faits similaires a été jugé selon la loi sur la presse ?» a-t-il déclaré à RSF. Cette condamnation intervient après des avancées en matière de liberté de la presse, notamment la grâce royale accordée en juillet 2024 à huit journalistes, dont Taoufik Bouachrine et Omar Radi. RSF déplore ce retour en arrière : «Le recours au droit pénal pour condamner un journaliste est un signal alarmant. La justice marocaine doit annuler cette décision pour rétablir un climat favorable à une presse libre et au droit à l'information.» En 2017, Hamid El Mahdaoui avait déjà purgé une peine de trois ans pour «non-dénonciation d'un crime» en lien avec sa couverture du Hirak du Rif. Le Maroc se classe 129e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 établi par RSF.