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Hamid El Mahdaoui condamné à 18 mois de prison ferme dans l'affaire l'opposant à Abdelatif Ouahbi
Publié dans Maroc Diplomatique le 11 - 11 - 2024

Le journaliste Hamid El Mahdaoui a été condamné à une peine de 18 mois de prison ferme et à 1,5 million de dirhams de dommages et intérêts suite à une plainte déposée par Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice.
Cette condamnation intervient après une série de déclarations publiques faites par El Mahdaoui, notamment sur les réseaux sociaux, où il affirmait que la défense du ministre avait reconnu l'exactitude des faits qu'il avait rapportés. Toutefois, le ministre aurait exigé 10 millions de dirhams en dommages et intérêts ainsi qu'une peine de prison, ce que le journaliste considère comme un ciblage injuste.
L'affaire trouve son origine dans des publications d'El Mahdaoui concernant le dossier dit « Escobar du désert », dans lequel il aurait évoqué des liens présumés entre le ministre et deux personnes poursuivies dans cette affaire, Saïd Naciri et Abdenbi Bioui. Selon la plainte, El Mahdaoui est accusé de « distribution et diffusion d'allégations et de fausses informations dans le but de diffamer des personnes, calomnie et injure publique », en vertu des articles 2-447, 444 et 443 du Code pénal.
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Pour l'avocat de la défense, Me Omar Daoudi, cette condamnation s'inscrit dans une série de procès que le juriste qualifie de « procès d'opinion ». Dans une déclaration recueillie par Reporters sans frontières (RSF), Me Daoudi déplore le recours à des articles du Code pénal pour contourner les dispositions du droit de la presse, interprétant cette approche comme une tentative de requalification de l'affaire dans le but de restreindre la liberté d'expression.
Le parcours de Hamid El Mahdaoui dans le milieu journalistique avait déjà été marqué par des démêlés judiciaires. En 2018, il avait été condamné à trois ans de prison ferme pour « non-dénonciation d'une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l'Etat » après sa couverture d'une marche pacifique, interdite par les autorités marocaines. Libéré en juillet 2020, il avait depuis repris son activité au sein de Badil.info, un média connu pour son traitement de sujets relatifs à la lutte contre la corruption et aux droits économiques et sociaux.
Cette affaire relance le débat sur la liberté de la presse et les limites de l'expression journalistique dans le pays, dans un contexte où plusieurs observateurs appellent à une clarification des frontières entre critique publique et diffamation.


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