Malgré 20 ans d'efforts et l'adhésion de plus de 4 000 entreprises, la diversité ethnique peine à se traduire concrètement dans les postes à responsabilités en France. Selon une étude publiée vendredi par la Fondation Mozaïk et le cabinet Me-YouToo, la moitié des sociétés cotées au SBF 120, qui regroupe les plus grandes entreprises françaises, n'ont aucune diversité ethnique dans leurs instances dirigeantes. Pour évaluer cette diversité, les chercheurs ont examiné les comités exécutifs et conseils d'administration de 120 entreprises, analysant 3 159 membres sous l'angle de leur couleur de peau, de leur nom et de leur nationalité, conformément aux recommandations de la CNIL. L'étude a mesuré la «diversité visible», identifiant les cadres perçus comme «non-blancs» et ceux portant des patronymes à consonance extra-européenne (arabe, africaine, asiatique ou indo-pakistanaise). Les résultats montrent que seulement 6,5 % des membres des comités exécutifs et 6,8 % des conseils d'administration relèvent de la diversité ethnique, une progression marginale par rapport à 2022. «On ne peut pas être dans le déni», insiste Saïd Hammouche, président de la Fondation Mozaïk. Pour Inès Dauvergne, PDG de Me-YouToo, il est urgent d'imposer plus de transparence aux entreprises pour valoriser les bons élèves et inciter les autres à progresser.