« Les champs et les serres de Huelva où se cultivent la fraise et la framboise qui sont exportées dans toute l'Europe, n'accueilleront pas cette année - pour la première fois depuis près d'une décennie - la main d'œuvre marocaine recrutée au Maroc, rapporte mardi le journal espagnol « Publico ». La raison invoquée par les Espagnols est la crise économique qui frappe le pays. Pour la prochaine campagne – à partir du mois d'octobre – qui débutera avec la plantation de 5 700 hectares de fraise et de framboise, les propriétaires et les autorités veulent que les 11 000 ouvriers nécessaires proviennent des pays de l'Est, membres de l'Union Européenne et, singulièrement, des chômeurs du secteur agricole de la province (Huelva), dont le nombre atteint les 21 000 personnes en raison de la crise », affirme le journal. Un coup dur sans doute pour de milliers de familles marocaines liées directement ou indirectement aux revenus générés par les ouvrières saisonnières. En effet, sur la base d'un accord de campagne de l'année 2009, ces dernières percevaient 39,37 euros par jour selon Publico. Une somme certes modeste, mais, huit fois plus que le salaire minimum agricole au Maroc, qui est d'environ 41 dirhams par jour, ajoute le journal. Les premiers contingents de la main d'œuvre marocaine sont arrivés à Huelva parallèlement au lancement de la fraise, il y a huit ans. Entre 2005 et 2008, environ 22 000 Marocaines ont connu la campagne de fraise d'Huelva, indique la même source. Par ailleurs cette campagne est divisée en deux phases: la plantation (d'octobre à décembre) et la récolte (de février à mai). Lundi, la déléguée de l'Emploi de la communauté autonome d'Andalousie à Huelva, Maria José Garcia Prats a affirmé que les autorités voulaient « maximiser l'embauche de travailleurs locaux ». Pourtant des ouvriers venant de l'Europe de l'Est seront de la campagne mais pas de Marocains. Auparavant, elle avait déclaré que 5 500 ouvriers espagnols et étrangers résidant en Espagne ont été recrutés par les propriétaires et les coopératives de fraise. Quelque 3 000 autres ouvriers proviendront des pays de l'Est membres de l'UE. Alors que le reste, soit 2 500 ouvriers pour compléter les 11 000 ouvriers nécessaires à la campagne seront recrutés parmi les chômeurs locaux.