Le Mouvement d'Autodétermination de la Kabylie (MAK) a commenté, sans la citer nommément, l'ouverture d'une représentation du «Parti nationaliste rifain» à Alger. Dans un communiqué, publié samedi 9 mars sur la plateforme X, le «Haut-Conseil à la Sécurité de la Kabylie (HCSK)» affirme avoir examiné «la dernière initiative d'Alger, faite sous forme de provocation contre le Maroc et de piège contre la Kabylie»». L'instance, que préside Ferhat Mehenni, a dénoncé une «manœuvre» de l'Algérie aux «graves conséquences prévisibles sur l'environnement international». Le HCSK a relevé que «l'Algérie s'embourbe en se faisant passer pour le chantre du droit des peuples du monde entier à l'autodétermination, tout en le réprimant de manière la plus inhumaine en Kabylie». Une incohérence que le représentant permanant du Maroc auprès de l'ONU, l'ambassadeur Omar Hilale, avait déjà pointée du doigt. «Vous demandez l'autodétermination pour les 20.000 personnes que vous séquestrez dans les camps de Tindouf, mais vous la déniez à un peuple de 12 millions d'habitants. Le peuple kabyle a subi trois colonisations : ottomane, puis française et maintenant algérienne», avait-il affirmé dans sa réponse à l'intervention de l'ambassadeur algérien lors de la réunion du Comité des 24 de l'ONU, organisée en mai 2022 en République de Sainte Lucie. Le HCSK a également condamné «des sorties désespérées des militaires au pouvoir en Algérie post-française, aussi irrationnelles qu'irresponsables (qui) visent à aller vers une guerre contre le voisin marocain pour maintenir Tebboune au pouvoir et s'éviter un nouveau camouflet en Kabylie à travers un énième boycott des présidentielles prévues pour décembre 2024». Et de préciser que «le Mouvement d'autodétermination de la Kabylie n'est le pion d'aucune officine d'aucun pays au monde. C'est une organisation émanant du peuple kabyle qui lutte pacifiquement pour recouvrer la souveraineté de la Kabylie». Le pouvoir algérien accuse le MAK d'être à la solde du Maroc et d'Israël. La réunion du «Haut-Conseil à la Sécurité de la Kabylie (HCSK)», tenue le 8 mars, est une initiative de son président Ferhat Mehenni destinée à examiner «l'escalade algérienne qui, depuis le 02/03/2024, aggrave les tensions régionales», a-t-il souligné le 5 mars sur les réseaux sociaux. Une référence au soutien officiel de l'Etat algérien au «Parti nationaliste rifain (PNR)». Mehenni a annoncé que l'objectif de la réunion est de «parvenir à une position consensuelle» sur ce sujet. Certaines figures du PNR ont des relations étroites avec des membres influents du MAK. Une proximité qui explique le ton prudent avec lequel les Kabyles ont abordé cette question.