Le Mouvement d'autodétermination de la Kabylie et le Mouvement Rachad ont réagi à la rupture de l'Algérie de ses relations avec le Maroc. Le MAK de Ferhat Mehenni a attribué cette décision à «la reconnaissance par Rabat du droit à l'autodétermination du peuple kabyle, lors de la réunion des Pays Non-Alignés du 14 juin à l'ONU». L'organisation indépendantiste a aussi condamné, dans un communiqué, la «légèreté avec laquelle cette rupture qui manque de sagesse et de retenue est intervenue de la part d'Alger». La direction MAK a saisi cette occasion pour réaffirmer sa volonté à «renouer et densifier les relations officielles» entre la Kabylie et le Maroc «interrompues par l'ordre colonial» et ce, «au bénéfice de nos deux peuples et de ceux de tous nos voisins». Pour rappel, le président du MAK, Ferhat Mehenni, a sollicité, dans une lettre, adressée le 22 juillet à l'ambassadeur du royaume en France, Chakib Benmoussa, de «rencontrer sa Majesté, le Roi Mohammed VI, à sa convenance dès que cela sera possible». De son côté, le Mouvement Rachad a pointé du doigt la «légèreté des accusations» présentées, hier, par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, pour justifier la rupture. Et de constater une autre opération de «fuite en avant du régime militaire» en Algérie. L'organisation, présidée Larbi Zitout, qui bénéficie du statut d'exilé politique en Angleterre, considère que «la rupture des liens est préjudiciable aux intérêts à la fois des peuples frères, des pays voisins et de l'ensemble de la région maghrébine». Rachad a par ailleurs mis au défi le pouvoir algérien d'apporter «la moindre preuve» attestant d'une quelconque relation avec le Maroc. Il a rappelé que «durant la première année du Hirak, le régime militaire avait accusé Rachad de servir un agenda franco-atlantique. Lors de la deuxième année du Hirak, sa propagande a dépeint Rachad comme une marionnette du Qatar et de la Turquie, et maintenant, dans le troisième année du Hirak, il tisse une nouvelle toile de mensonges le liant au Maroc et à Israël». Le 18 août, des médias algériens ont annoncé le chef du MAK, Ferhat Mehenni, et son homologue du Rachad, Larbi Zitout, se «sont réunis secrètement le 12 août à la ville de Fontainebleau (sud-est de Paris) avec de l'attaché militaire du Maroc, du représentant des juifs marocains en France et d'un diplomate sioniste» pour préparer l'après l'après-assassinat de Jamal Bensmail.