Intervenue dans le contexte de la guerre en cours à Gaza, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) s'est conclue le 12 décembre 2023 à Dubaï. Un accord appelant à l'abandon des combustibles fossiles et à un fonds pour les pertes et dommages a été adopté. Mais certains estiment que ces réalisations restent en-deçà de la réponse nécessaire aux besoins réels. Ce ressenti est d'ailleurs partagé par des citoyens des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA), qui n'ont pas l'impression que ces conclusions s'attaquent aux défis environnementaux majeurs, selon le Baromètre arabe. Dans sa septième éditons d'enquêtes (2021-2022), Arab Barometer a en effet interrogé les habitants de 12 pays de la région sur l'environnement et le changement climatique. Seule une minorité désigne le changement climatique comme le défi le plus important au niveau régional. Le stress hydrique, ou encore la pollution restent les aspects les plus récurrents, notamment au Maroc, où les sondés ont été plus nombreux à désigner la question de l'eau (40%) comme étant une priorité. Au total, pas moins d'un tiers de la population de tous les pays couverts par cette analyse déclare que les questions liées à l'eau constituent le défi environnemental quotidien le plus urgent de leur pays. Stress hydrique : Le Maroc dans la zone rouge des pays les plus concernés par la sécheresse Selon la même source, il existe un consensus dans la région sur le fait que le manque de sensibilisation des citoyens et le manque de moyens gouvernementaux à cet effet contribue aussi aux défis environnementaux existants. Cependant, l'éducation, la santé et le développement économique figurent avant l'environnement, sur la liste des priorités à court terme, selon les interrogés. Même si le sommet COP28 a réalisé d'importants progrès, comme le souligne le Bilan mondial, ce qui a été accompli jusqu'à présent reste en deçà des préoccupations et des demandes des populations de la région, ajoute Arab Barometer. Selon cette analyse, pour garantir que les citoyens ne soient pas laissés pour compte, il sera essentiel que les organisateurs de conférences à venir et les militants écologistes mettent en avant le lien entre le changement climatique de manière plus générale et les problèmes environnementaux quotidiens auxquels sont confrontés les habitants de la région.