La pollution de l'eau et la gestion des déchets figurent bel et bien au sommet de la liste des préoccupations environnementales des Marocains, alors que la pollution de l'air et le changement climatique ne sont pas considérés comme importants. Une nouvelle enquête du réseau « Arab Barometer » a mis en exergue la prise de conscience écologique croissante des enjeux environnementaux dans la région nord-africaine. Quant aux ressources hydriques, 58 % des Marocains sont préoccupés par la pollution de l'eau, 47 % sont également préoccupés par le problème lié à la gestion des déchets, tandis que le niveau de préoccupation national concernant la qualité de l'air est de 41 % et 37 % de la population estiment que le risque de changement climatique est très élevé. Dans toute la région, y compris au Maroc, les préoccupations environnementales (changement climatique, qualité de l'air, pollution de l'eau et la gestion des déchets) sont plus importantes pour les personnes ayant une formation universitaire que pour les personnes ayant une formation secondaire. Ce pourcentage atteint 48 % chez les jeunes Marocains titulaires des diplômes universitaires supérieurs. Les attitudes envers l'environnement varient selon les zones urbaines/rurales dans la région MENA. Le changement climatique étant considéré comme plus dangereux par les citoyens vivant dans les zones rurales que par ceux vivant dans les zones urbaines, y compris les villageois marocains (38 % disent que le changement climatique est très dangereux). D'autre part, le problème de la gestion des déchets est considéré par les citoyens urbains de Tunisie, du Yémen et du Maroc comme un défi très sérieux, alors qu'il est considéré comme un problème plus sérieux dans les zones rurales du Soudan. Alors que, le changement climatique n'est pas une préoccupation environnementale majeure pour les jeunes Arabes comme leurs pairs ailleurs dans le monde. Cependant, les jeunes Égyptiens, Marocains et Soudanais expriment plus d'inquiétude que leurs homologues plus âgés à ce sujet. Les données du « Arab Barometer » montrent également une divergence d'opinions environnementales selon le sexe. En effet, 46 % des jeunes Marocains âgés de 19 à 28 ans ont extrêmement peur du changement climatique. Malgré la prise de conscience des dangers de certains enjeux climatiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la protection de l'environnement ne reflète pas les priorités qui se dégagent des dépenses des citoyens. À cet égard, seuls 4 % des Marocains interrogés affirment que la réduction de la pollution de l'environnement devrait être une priorité absolue au niveau des dépenses publiques.