Bien que 37% des Marocains considèrent le changement climatique comme un problème «très grave», la protection de l'environnement ne se hisse pas au niveau des priorités, selon le Baromètre arabe. Alors que Dubaï accueille, pour la première fois, une semaine du climat au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (28 au 31 mars 2022), avec la participation de divers acteurs de la région, le Baromètre arabe a publié, il y a quelques jours, une compilation des résultats de ses sondages sur le climat. Issus du cinquième cycle (2018-2019) et du sixième cycle (2020-2021) des enquêtes, les résultats s'intéressent à la perception des habitants de la région. Ainsi, pour les dangers du changement climatique, le Baromètre arabe indique que 37% des Marocains considèrent le changement climatique comme un problème «très grave», contre 51% des Libanais, 40% des Egyptiens et des Tunisiens et 28% des Irakiens. «Les Libanais sont en tête de liste des citoyens les plus préoccupés par le changement climatique, tandis que le Koweït est le moins préoccupé parmi les 12 pays étudiés dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, avec seulement 12 % de ses citoyens considérant le changement climatique comme un problème très grave», indique la même source. De plus, 41% des Marocains sont «profondément préoccupés par la pollution de l'air», contre 40% pour l'Algérie, 57% pour la Libye et 25% pour le Koweït. Cependant, les Marocains semblent plus préoccupés par la pollution de l'eau et des problèmes des déchets, même s'ils arrivent à la dernière place du classement. Ainsi, 58% des Marocains estiment que la pollution de l'eau est très dangereuse, contre 59% pour les Algériens, 66% pour les Libanais, 81% pour les Irakiens et 83% pour les Libyens. De plus, 47% des Marocains sont préoccupés par le problème des déchets, contre 50% pour les Algériens, 66% pour les Yéménites, 77% pour les Tunisiens et 88% pour les Libyens. La protection de l'environnement ne se hisse pas au niveau des priorités «La pollution de l'eau et les déchets figurent en tête de liste des préoccupations des citoyens de la région MENA liées à l'environnement, tandis que la pollution de l'air et le changement climatique ne sont pas considérés comme importants», indique le Baromètre arabe. Celui-ci précise que dans toute la région, les préoccupations environnementales (changements climatiques, qualité de l'air, pollution de l'eau et déchets) sont plus importantes chez les personnes ayant fait des études supérieures, alors que les attitudes envers l'environnement varient aussi selon le milieu urbain/rural. «Le changement climatique est considéré comme plus dangereux par les citoyens qui vivent dans les zones rurales par rapport à ceux qui vivent dans les zones urbaines, en particulier en Palestine, au Yémen, au Soudan, en Jordanie et en Algérie. D'autre part, les citoyens urbains de Tunisie, du Yémen et du Maroc considèrent le problème des ordures comme un défi très sérieux», explique-t-on. «Etonnamment, le changement climatique n'est pas une préoccupation environnementale majeure pour la jeunesse arabe par rapport à ses pairs du monde entier. Cependant, les jeunes égyptiens, marocains et soudanais expriment plus d'inquiétude que leurs homologues plus âgés à ce sujet.» Baromètre arabe Toutefois, malgré la prise de conscience des dangers de certains enjeux climatiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la protection de l'environnement ne se hisse pas au niveau des priorités des citoyens arabes. Ainsi, le Baromètre arabe rappelle que 7% d'Algériens, 5% de Libyens et de Tunisiens et 4% de Marocains pensent que la pollution doit être une priorité des investissements de leurs gouvernements respectifs. A titre de comparaison, 50% des Marocains évoquent plutôt le système de santé comme priorité pour les investissements alors que 37% choisissent le secteur de l'enseignement.