Les autorités turques ont libéré Mohamed Atitich, un cadre d'Al Adl Wal Ihsane. «Je viens de rentrer avec ma famille à l'aéroport Mohammed V de Casablanca, par la grâce de Dieu, suite à notre expulsion après cinq jours de détention arbitraire à l'aéroport d'Antalya par les autorités turques» a-t-il annoncé dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux. «Tout en remerciant vivement tous ceux qui ont exprimé leur solidarité avec nous, à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, nous affirmons notre condamnation de toutes les mesures que nous avons subies de la part des autorités turques et qui, nous l'espérons, ne se reproduiront plus», a souligné Atitich. «Nous condamnons également et avec fermeté l'inaction des autorités marocaines à prendre les mesures nécessaires à l'égard des citoyens marocains dont les droits ont été violés», a-t-il ajouté, avant de conclure en accusant Rabat d'«être impliquée» dans sa «séquestration» par la Turquie. La semaine dernière, le responsable du bureau des relations extérieures de l'association Al Adl Wal Ihsane, Mohamed Hamdaoui, a déclaré que Mohamed Atitich était en rétention à l'aéroport d'Antalya, tout en estimant que cette situation ne serait fondée sur «aucune justification légale ni accusation». Cette mesure a été appliquée également sur «l'épouse du concerné, sa mère âgée et son enfant en bas âge», tous interpellés à leur arrivée en territoire turc. Selon Hamdaoui, «aucun contact ni communication» n'aurait été établi avec l'ambassade du Maroc à Ankara à ce sujet. Dans une note vocale transmise par Mohamed Atitich et citée par son organisation, ce dernier a dit ignorer les raisons de cette mesure de rétention. «Lorsque j'ai demandé [aux autorités turques, ndlr] les raisons de cette décision, on m'a répondu qu'on ne savait pas», a-t-il déclaré, repris par la Jamaâ. Le 17 janvier 2016, la Turquie avait déjà refoulé trois membres d'AWI dont son numéro 2, Fathallah Arsalane, alors qu'ils venaient d'atterrir à l'aéroport d'Istanbul en provenance de Casablanca. Ankara avait également décidé, le même jour, de suspendre la tenue d'un congrès en hommage à l'héritage culturel et religieux du fondateur de la Jamaâ, Abdeslam Yassine. L'événement était organisé à Istanbul par la «Fondation Abdeslam Yassine», créée en 2014 en Turquie.