Les échéances électorales espagnoles du 28 mai permettent à Pablo Iglesias, l'ex-chef de Podemos, d'effectuer son grand retour sur la scène politique et par la même occasion, de régler de vieux comptes avec Pedro Sánchez, notamment sur la question du Sahara. «C'est une erreur pour l'Espagne de s'agenouiller devant la dictature marocaine et de trahir la dignité historique du peuple sahraoui», a estimé l'ancien vice-président du gouvernement espagnol, lors d'un meeting organisé, dimanche, par sa formation et ses alliés d'extrême gauche à Las Palmas. La rencontre a été marquée par une forte présence des partisans du Polisario, rapporte un média ibérique. Cette sortie rappelle les déclarations de la ministre du Travail, Yolanda Diaz, une ex-camarade de Pablo Iglesias avant de rompre le cordon ombilical avec Podemos en lançant sa propre enseigne politique «Sumar». «J'ai une position très claire sur le Maroc et le Sahara occidental. Je suis consciente qu'il faut bien sûr prendre au sérieux notre voisin le Maroc, mais il faut aussi savoir que le Maroc est ce qu'il est : une dictature», avait-elle lâché dans une interview accordée à la chaîne La Sexta. Le contexte électoral alimente la profusion des critiques à l'endroit du Maroc. Les têtes d'affiche de l'extrême gauche courtise ainsi les électeurs pro-Polisario en Espagne. Pour rappel, Ione Belarra, la secrétaire générale de Podemos et ministre des Affaires sociales, avait accusé, en avril lors d'un meeting politique organisé à Saragosse, le chef du gouvernement Pedro Sánchez de «s'agenouiller devant le royaume du Maroc» et d'«abandonner [les] frères sahraouis». Elle avait aussi déploré que la réunion de haut niveau Maroc–Espagne, tenue le 1er et 2 février à Rabat, ait consacré le soutien de Pedro Sánchez au plan marocain d'autonomie au Sahara. Au lendemain de l'intervention des Forces armées royales (FAR), du 13 novembre 2020 à El Guerguerate, Pablo Iglesias, avait écrit sur Twitter que «le Conseil de sécurité dans sa résolution adoptée le 13 janvier 1995 réaffirme son engagement à organiser, sans plus tarder, un référendum libre, juste et impartial pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental…». Sous pression de la part de ses anciens alliés socialistes, il avait fini par rétropédaler. «La politique étrangère est définie par le ministère des Affaires étrangères et le président du gouvernement. Je n'ai pas donné mon avis (…) Je n'ai pas pris position sur cette question car je dois être prudent et je dois être respectueux des compétences de chacun», avait-il affirmé dans des déclarations à la presse de son pays.