Le Polisario est décidé à employer la matraque pour étouffer la contestation des Sahraouis installés dans le «camp de Dakhla». Sous les ordres de Meryem Salek H'Mada, la «ministre de l'Intérieur», les milices du Front ont procédé samedi 8 avril à l'arrestation de 24 jeunes sahraouis, informe l'opposant Mahmoud Zeidan, qui vit exilé en Espagne. La même source a révélé le projet d'une «mobilisation» dans les autres camps pour rejoindre celui de Dakhla, en signe de solidarité avec la population qui y habite. De son côté, le Forum de Soutien aux Autonomistes de Tindouf (FORSATIN) a fait état d' «enlèvements en plein jour de Sahraouis par des gangs de trafic de drogue, des trafiquants d'armes et des groupes terroristes présents dans la région». FORSATIN a déjà indiqué, le 6 avril, que les milices du Polisario et l'armée algérienne ont arrêté des activistes sahraouis mais sans préciser le chiffre. Le samedi 1er avril, des individus ont mis le feu au siège de la gendarmerie du camp Dakhla, situé à 200 km du siège administratif du Polisario à Rabouni. Dans sa version des faits, FORSATIN a attribué cet incident à «un acte de vengeance contre les mauvais traitements infligés par les éléments de la gendarmerie aux Sahraouis installés dans le camp Dakhla». Et d'affirmer que les «éléments de la gendarmerie ont, depuis le début du mois sacré du Ramadan, tabassé des familles, des femmes et des enfants». Des partisans du Polisario, dans leur entreprise de blanchir la direction du Front de la responsabilité politique quant à la nouvelle vague d'arrestation, ont fait circulé que le «parquet général» n'a pas donné l'ordre pour opérer toutes ces interpellations dans le camp Dakhla. Pour rappel, le «parquet général» avait observé le silence dans l'affaire des trois bloggeurs, Mahmoud Zeidan, Moulay Abba Bouzeid et Fadel Breika, détenus sans procès pendant des mois en 2019 pour avoir dénoncé la corruption au sommet du Polisario.