Les trois activistes sahraouis, Moulay Abba Bouzeid, Fadel Breika et Mahmoud Zeidan, sont détenus depuis trois mois. La date de leur procès n'a pas encore été annoncée par la direction du Polisario. Pendant ces douze semaines, la mobilisation des premiers jours a sérieusement marqué le pas. Les travaux de la 42e session ordinaire du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, qui se tient du 9 au 27 septembre à Genève, ont donné l'occasion à certains groupes de faire timidement la lumière sur le dossier des trois bloggeurs. En témoigne le passage du 12 septembre passé inaperçu de l'épouse de Fadel Breika lors d'un atelier organisé en marge de cette session. Aucun média dans les camps de Tindouf n'a relayer son allocution. Lors de ce même conclave, des associations marocaines installées au Sahara ont également soulevé le cas des trois activistes. Néanmoins leur voix est restée peu audible. Seuls les micros de la chaîne Al Aoula et de Laayoune TV, son antenne régionale, ont rapporté leurs interventions. Dans ce contexte marqué par le recul très net de la défense des bloggeurs, leur avocat est sorti, il y a quatre jours, pour annoncer que le juge d'instruction aurait «renoncé à inculper ses clients d'intelligence avec l'ennemi». Une charge, qui pourtant, ne figurait pas dans le communiqué du procureur du Polisario, publié le 20 juin, et destiné à justifier les interpellations de Moulay Abba Bouzeid, Fadel Breika et Mahmoud Zeidan. Le magistrat avait alors accusé les activistes de «diffamation, injures, incitation à la désobéissance et humiliation».