Dans le projet de loi de finances 2013, les MRE veulent qu'une mesure liée au dédouanement de leurs véhicules soit intégrée. La proposition a été faite à une grande partie de la classe politique qui semble favorable. Mais, le gouvernement n'a encore rien décidé. Dans le cadre du projet de loi de finances 2013, les MRE revendiquent la prorogation de l'admission temporaire de leurs véhicules qui passerait d'une durée de six mois à douze mois, moyennant l'acquittement de la vignette fiscale s'ils dépassent les six mois de présence sur le territoire. Ce qui leur permettra de bénéficier du même régime fiscal que les Marocains immatriculés au Maroc. C'est l'ONG Cap Sud MRE qui s'est en fait l'écho, sollicitée par le président du RNI, Mezouar, pour un colloque sur la prochaine loi de finances tenu le week-end dernier. «Au moins, quand ils ont une résidence avec une voiture dans le garage au Maroc, les MRE peuvent plus régulièrement rentrer» sans trop de tracasseries, relève Salem Fkire, président de Cap Sud MRE, interrogé par Yabiladi. Ainsi au lieu d'attendre le mois de juillet ou août, ils pourront réaliser plusieurs voyages au pays. «Ceux qui vont en Russie ou ailleurs en Europe choisiront de retourner au Maroc», estime M. Fkire. Le responsable associatif explique que cela aura un double effet. D'une part, cela va booster le nombre de retour des MRE qui a considérablement baissé cette année. D'autre part, cela permettra aux «3ème et 4ème générations de ne pas couper le cordon ombilical avec le pays». «Verbalement» bien reçu De prime abord, la classe politique semble favorable à une telle mesure. «Je l'ai proposé à plusieurs partis politiques, notamment le Mouvement populaire, le PPS [Parti du progrès et du socialisme, ndlr], le PAM [Parti authenticité et modernité, ndlr]. Et le premier accueil est positif», explique M. Fkire, soulignant que le PJD est le tout premier parti à qui ils ont proposé cette mesure. En effet, le responsable de Cap Sud MRE avait rencontré le ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances chargé du budget, Driss El Azami El Idrissi, et là encore le retour était «très positif». Le dossier sera défendu devant le parlement par Nezha El Ouafi. La députée pjdiste, contactée par Yabiladi, estime que cette mesure est d'«intérêt national», surtout en ces temps de crise. Mais elle relève plutôt le fait que les MRE en situation difficile à l'étranger suite à la conjoncture qui prévaut, pourraient revenir aisément au Maroc pour travailler, même temporairement. Elle rappelle à l'occasion que la nouvelle constitution a mis l'accent sur les droits des MRE. L'article 16, notamment, garantit l'application des droits des MRE par l'Etat. «Là, [le dédouanement des véhicules, ndlr] est un droit économique très important», affirme la politique relevant également que l'article 30 insiste sur l'égalité des citoyens marocains devant la loi. «C'est un plaisir pour un MRE de profiter de sa propre voiture quand il séjourne au Maroc comme tous les autres Marocains. On espère que le gouvernement intègre cette mesure dans la liste des amendements retenus». Les MRE ont donc le soutien de certains politiques. «Cela nous encourage», se réjouit M. Fkire soulignant que le prolongement de l'admission temporaire des véhicules «est l'une des revendications les plus récurrentes et importantes des MRE depuis longtemps. Mme Ouafi a tenu à relever que le PJD a essayé de présenter cette requête aux gouvernements précédents sans succès. Maintenant que ce dernier est le parti au pouvoir, reste à voir ce qu'il fera.