Le gouvernement espagnol a réussi -du moins pour le moment- à sauver son ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. Grâce à l'appui des députés du Parti populaire, opposition, les socialistes ont rejeté la formation d'une commission d'enquête sur le drame de Melilla-Nador du 24 juin, dans lequel ont péri environ une trentaine de migrants. Lors de la réunion des chefs de groupes, deux parties ont voté contre la proposition présentée notamment par Unidas-Podemos (membre de la majorité gouvernementale), Gauche républicaine catalane et EH Bildu (principaux alliés de l'exécutif Sanchez). Malgré ce petit succès, le ministre espagnol de l'Intérieur est appelé à comparaitre, le 30 novembre, devant la plénière de la Chambre des représentants pour rendre compte de ce qui s'est passé le 24 juin, conformément à une demande exprimée par le Parti populaire et Ciudadanos, ayant eu l'adhésion de la majorité des groupes de députés. Marlaska a toujours affirmé que les décès de migrants sont survenus du côté marocain de la frontière. Il a par ailleurs assuré, le 21 septembre devant la Chambre basse, que les forces de sécurité de son pays ont agi dans «la légalité et avec proportionnalité». Une version démentie par un rapport du Défenseur du Peuple (un organisme constitutionnel). Le texte assure que «des agents marocains sont entrés sur le territoire espagnol et que des agents espagnols ont remis les personnes (migrants, ndlr), qu'ils avaient réussi à arrêter, pour procéder à leur transfert vers le Maroc», le jour de la tragédie. Le ministre espagnol a refusé de comparaitre, le jeudi 17 novembre, devant une commission d'enquête du Parlement européen sur le drame de Melilla-Nador.