L'immigration en provenance du nord du Maroc à destination des côtes espagnoles en Méditerranée a baissé d'intensité. En témoignent les dernières données du ministère espagnol de l'Intérieur. En 2021, elles étaient 9 766 personnes à avoir emprunté la même voie maritime pour traverser vers l'Espagne contre 6 359 cette année, rapporte El Pais. «Ce changement est une exception dans une Europe où toutes les routes migratoires se développent», note la même source. El Pais attribue cette baisse, confirmée par des chiffres officiels, à la reprise des relations entre le Maroc et l'Espagne, suite au soutien au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental annoncé, le 18 mars, par le chef du gouvernement, Pedro Sanchez. Un appui rejeté publiquement par les plus hautes autorités algériennes. Depuis les pateras en provenance de l'Algérie affluent massivement sur les côtes espagnoles, avec une préférence pour les Iles Baléares, notamment au début de la crise avec Alger, avant que le phénomène ne touche les côtes andalouses. Ainsi, du 9 au 11 septembre, 907 migrants irréguliers algériens ont atteint l'Espagne, indique ce mardi El Confidencial. Un nombre important réparti entre les Iles Baléares (371), Almeria (294), Murcie (209), Alicante (35) et Grenade (18). Pour rappel, en juin, les services des renseignements espagnols avaient alerté les autres forces de sécurité à se préparer à une «avalanche d'immigrés illégaux de l'Algérie, similaire à celle de Ceuta de l'année dernière en provenance du Maroc», avait alors révélé El Confidencial digital. Comme pour la route algérienne, aux Iles Canaries les chiffres sont à la hausse, avec l'arrivée de 10.673 migrants durant cette année, soit une augmentation de 14,9% par rapport à la même période en 2021. Des données qui préoccupent les formations politiques de l'archipel, notamment de l'opposition, qui accusent le gouvernement Sanchez de «mentir» sur les bienfaits de la normalisation des relations avec le Maroc sur l'immigration aux Iles Canaries. Contrairement à la route du Détroit, le Maroc n'est pas le seul pays des départs de migrants vers les Iles Canaries. La Mauritanie et le Sénégal assument aussi une part de responsabilité dans le contrôle de cette voie maritime.