Alors que la justice de Ceuta continue d'enquêter dans l'affaire de l'expulsion de 55 mineurs marocains de la ville en août 2021, les avocats de la vice-présidente de la ville ont appelé plusieurs témoins. Selon El Faro de Ceuta, il s'agit non seulement du ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, mais également de quatre responsables marocains. Selon le média local, citant des sources juridiques, les avocats de Mabel Deu veulent ainsi convoquer deux représentants de la Préfecture e Tétouan ainsi que deux autres de l'Entraide nationale. Les quatre auraient pris part à une «réunion tenue à la frontière le 11 août 2021», soit deux jours avant le début des expulsions. C'est au cours de cette rencontre que les responsables espagnols, dont la vice-présidente de la ville, et marocains auraient «négocié» cette opération de refoulement. L'Entraide nationale se serait même, selon le média, engagée à accueillir les mineurs jusqu'à ce qu'ils soient pris en charge par leurs familles. Les sources juridiques consultées El Faro de Ceuta ont toutefois estimé qu'il serait peu probable que le juge d'instruction du tribunal n°2 de Ceuta puisse convoquer les quatre responsables marocains, précisant que la proposition de la défense «ne reprend même pas leurs noms, comme l'exige la loi». Rapatriement des mineurs marocains : La déléguée du gouvernement à Ceuta entendue par le parquet Selon la plainte du ministère public, qui attribue un délit présumé de prévarication Deu mais également à la déléguée du gouvernement à Ceuta, Salvadora Mateos, les deux responsables auraient accepté à Tarajal l'expulsion des mineurs non accompagnés qui avaient accédé de manière irrégulière à Ceuta au milieu du mois de mai 2021 «sans aucune procédure et sans vérifier si les conditions légales étaient réunies». La défense de Deu cherche à prouver que le gouvernement central n'était pas seulement au courant, mais qu'il encourageait et adoptait les décisions mises en œuvre.