Après l'épisode de Sebta qui s'est soldé par l'afflux massif et soudain de plus de 10.000 migrants en provenance du Maroc, les autorités de la ville occupée ont annoncé que quelque 1.128 mineurs sont toujours présents dans la ville. L'Espagne annonce toutefois que 200 personnes pourraient avoir l'âge légal et fera des tests pour déterminer leur âge, annonce l'agence espagnole EFE. La délégation gouvernementale a indiqué qu'environ 600 de ces mineurs ont moins de 16 ans, ils seraient donc en âge de scolarisation. Il a également constaté qu'une moyenne hebdomadaire de 120 immigrés marocains, parmi ceux qui sont entrés illégalement dans la ville ces jours-là, sont rentrés volontairement au cours des dernières semaines. Un retour qui pourrait être expliqué par les situations difficiles et précaires que les migrants vivent dans les rues de Sebta et les camps de fortune. Les migrants esquivent alors Sebta pour retourner à leur pays d'origine. Dans le même sillage, le délégué du gouvernement Salvadora Mateos ne cesse d'essayer tous les moyens pour convaincre les migrants de retourner volontairement à leur pays. En effet, Mateos a encouragé tous les Marocains majeurs qui sont encore dans la ville à rentrer volontairement à leur pays. Elle a d'ailleurs encouragé les habitants de la ville, toute honte bue, à ne pas aider les mineurs dans la rue en refusant de leur donner à manger. Mesure qui, selon elle, poussera ces mineurs à retourner également. Silence de l'Espagne sur les retours à chaud Le ministère espagnol de la Défense garde un silence absolu par rapport à la demande d'informations concernant les actions des militaires qui ont été affectés à Tarajal pour contenir l'avalanche migratoire de la mi-mai à Sebta, au cours de laquelle auraient pu se produire des expulsions illégales de mineurs. Le ministère public a ouvert une procédure d'enquête pour un crime présumé de prévarication lié au retour à chaud d'au moins un mineur étranger non accompagné par les militaires déployés à côté des frontières. L'affaire juridique serait celle de la tergiversation due au non-respect des dispositions administratives relatives au rapatriement des mineurs. Selon El Faro de Ceuta, la procédure a débuté à la suite d'une plainte de l'association Coordinadora de Barrios alertant sur l'existence d'une vidéo sur YouTube dans laquelle il était possible de voir comment un militaire a pris un jeune apparemment mineur de l'eau et l'a immédiatement repoussé vers le Maroc. Le Parquet a demandé au ministère de la Défense, plus précisément au Commandement général militaire de Ceuta (COMGECEU), d'identifier les militaires stationnés à ce moment-là sur la plage de Tarajal et de préciser qui avait pris le commandement de l'opération, avec quelles instructions et de quelle source ont commencé celles-ci, questions qui ne trouvent pas de réponses aujourd'hui encore.